Les Mages de Sumer par louiscanard
Une partie de l'œuvre de Michel Pagel s'inscrit dans la tradition littéraire française du roman historique. Il s'est déjà aventuré dans le XIIe siècle de Philippe Auguste (avec Le Roi d'août), et dans la Belle Epoque (avec L'équilibre des paradoxes).
A chaque fois, il a séduit ses lecteurs avec son talent à faire revivre de manière très sensible les rites, les coutumes, la vie quotidienne, extérieure et intérieure, des gens d'alors, qu'ils soient humbles ou puissants.
Les Mages de Sumer ne dérogent pas à cette règle. Le roman nous transporte à 44 siècles du présent, dans notre haute antiquité, au cœur de la Mésopotamie. On voit donc vivre — et mourir, des marchands, des soldats, des prêtres, des scribes, des esclaves.
Sous la plume de Pagel, on découvre ce qu'ils mangent à l'époque, comment ils s'habillent, quels rapports ils entretiennent avec leurs dieux, et entre hommes et femmes, leur administration aussi. Bref, c'est une peinture extrêmement vivante, que l'on sent soigneusement documentée, de la Mésopotamie du XXIVe siècle avant Jésus-Christ.
Mais Michel Pagel fait de cet affrontement historique un reflet de celui des deux mages qui donnent son titre au roman.
Reconstitution historique vivante, Les Mages de Sumer n'oublie pas d'être un roman palpitant, passionnant, entre intrigues de cour machiavéliques, éclats de magie mésopotamienne et êtres magiques intrigants. Même si les deux frères ennemis et leur opposition peuvent paraître un peu stéréotypés, les seconds rôles (la fille du roi, ou l'homme de main d'Eneresh, par exemple) sont particulièrement savoureux tout comme la reconstitution historique vivante d'Uruk, une cité-état majeure de cette époque.
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