A quoi reconnaît-on un livre important ?
A sa résonance dans notre esprit qui s'amplifie au fil de la lecture.
Découverte littéraire précieuse, un talent d'écriture et un récit extrêmement vivant.
Dans ce cas, nul besoin de dévoiler les arcanes de ce roman, on y entre, on est happé jusqu'aux dernières pages.
Nous sommes au coeur de la Colombie-Britannique, le Canada, entre les années 20 et l'après deuxième guerre mondiale.
Un fresque historique, une ode à la nature, à l'amitié et à la fraternité.
M.Charrel est une conteuse de lumière, de mots, d'ambiances, d'histoires et de rencontres humaines et animales.
Poétique foisonnante.
Le passé et le présent s'entrecroisent, l'oppression des étrangers et le respect de mère nature, des thèmes d'aujourd'hui.
Ce roman aborde le terrible destin de la communauté japonaise installée
aux USA depuis plusieurs générations, qui dans cette période trouble de la deuxième guerre mondiale, au moment de l'épisode de Pearl- Harbour, va être parquée dans des camps.
Une paranoïa s'installe, c'est un phénomène récurant, celui du bouc-émissaire.
Deux cultures se chevauchent, deux personnages animent ce témoignage livresque.
Hannah, japonaise née au Canada, lourde du passé de sa famille, victime d'un ostracisme profond et Jack, guetteur de rivières, compteur de saumons, la forêt est sa colonne vertébrale.
La rencontre entre Hannah et Jack va lier deux imaginaires entre légendes amérindiennes et japonaises.
Construction magnifique, deux êtres solitaires vont se connecter au monde sensible du vivant malgré leur origine différente.
Une leçon de vie pour moi, une photographie de la nature humaine.