La Ronce de Camorr

Voilà. J'ai lu Les Mensonges de Locke Lamora... Rectification : j'ai englouti (!) Les Mensonges de Locke Lamora : Quelle merveille de fraîcheur et de sagacité, bien campées dans le caractère du personnage principal, anti héros par excellence : Locke Lamora.

Scott Lynch affirme son positionnement quant aux clichés de la fantasy et nous offre un récit original et intelligent, prenant place dans un univers où la part fantastique est peu marquée, et dont les personnages, à défaut d'être respectables, sont extrêmement attachants et surtout désespérément humains. Nous retrouvons donc la joyeuse bande des Salauds Gentilhommes, cinq voleurs de haute voltige qui, à l'instar de Robin des bois et petit Jean (Tannen), volent aux riches pour... et bien garder le larcin pour leur pomme ! (Faudrait pas pousser). Mais la convoitise d'une menace extérieure viendra bientôt bouleverser leurs plans.

Le tour de force de l'auteur réside dans l'équilibre qu'il a su donner entre l'intrigue principale et la rétrospective du passé de Locke qui nourrit continuellement l'histoire. Le roman est addictif, touchant, parfois franchement drôle. Ce qui m'a définitivement le plus plu dans ce petit bijou est l'esprit aiguisé de Locke : il est bougrement retors et malin et pourtant, il ne sait pas bien se battre, il ne maîtrise pas de savoirs alchimiques ou magiques, et même dans ses plans complètement barrés il n'est pas infaillible. Il y a ce moment fort parmi mes préférés où, étant tellement déterminé à vaincre il ne doute pas une seconde qu'il l'emportera. Mais la réalité du déséquilibre des forces finit par s'imposer à lui : la situation lui échappe. Il est lui aussi soumis à l'impulsivité de ses émotions tout ingénieux qu'il soit et cela rend le personnage très intéressant.
Pour conclure, un premier tome excellent, dans un univers original de Venise-fantasy corrompue et glauque. Cette oeuvre n'a d'ores et déjà plus à défendre sa place dans le paysage de la littérature fantasy mais je tenais à l'appuyer moi aussi. Les Mensonges de Locke Lamora : à dévorer sans retenu !