Il y a dans Les Mensonges de Locke Lamora quelque chose de jouissif. Ce quelque chose est en fait un ensemble de choses : une "Venise" fantasy plutôt originale, une structure de récit sans lourdeur qui illustre le présent avec des morceaux choisis du passé, et surtout un style d'écriture jubilatoire qui permet au lecteur de refaire son stock de répliques cultes en deux ou trois chapitres. On se prend au jeu de suivre ces apprentis voleurs dans le dédale de ruelles et d'insultes jusqu'à un dénouement un peu étrange mais presque pardonné tellement le dépaysement a déjà fait son oeuvre.