Les Misérables, c'est une histoire formidable, c'est le XIXè siècle, c'est Paris, c'est la société, c'est l'amour, c'est la rédemption, c'est la jeunesse, c'est la vieillesse, c'est Napoléon, c'est l'argot, c'est le droit, c'est l'erreur, c'est l'âme de la France, c'est la révolution, c'est le sacrifice, c'est Dieu, c'est l'injustice, c'est la misère, c'est le crime, c'est la diversité humaine, c'est la religion chrétienne, c'est la bourgeoisie, c'est Victor Hugo lui-même, c'est le romantisme dans toute sa splendeur, c'est la sainteté !

Les Misérables, c'est tout, pour tous. La profondeur sans élitisme. La complexité rendue claire. Jamais un roman n'a absorbé et retranscrit son temps avec une pareille acuité et en même temps pareille simplicité. Jamais un roman ne nous a fait voyager à travers toutes les couches de la société, tous les quartiers d'une ville, tout le panel des sentiments humains, et toute l'histoire d'un siècle. Et avec quel lyrisme ! Avec quel verbe ! Combien de fois m'a-t-il arraché des larmes de tristesse, des larmes de joie, et des larmes d'extase devant tant de perfection ? Perfection du style, perfection des images, perfection des situations, perfection de l'histoire. C'en devenait gênant de le lire en public.

Jean Valjean, Cosette, Marius, Javert, Gavroche et Thénardier, ces noms sont familiers à tous. L'histoire qu'ils racontent est universelle. Et s'ils ne sont pas suffisants pour tout aborder, les personnages secondaires non moins connus (monseigneur Bienvenu, Enjolras, Fantine, Eponine, ...) complètent le grand dessin d'Hugo, quand il ne part pas dans des digressions historiques passionnantes. Plus que raconter une des plus belle et grande histoire de la littérature, Victor Hugo fonde avec les Misérables un mythe français universel. Comme Tolstoï et Dostoïevski un peu avant en Russie, il peint "l'âme française", romantique, créatrice, éprise de justice sociale et de progrès. Lire les Misérables, c'est plonger dans les fondements de nos sociétés modernes, dans la grande Histoire de France, moteur mondial du XVIII et du XIXe siècle, à travers les yeux du plus illustre de ses représentants.
Pimprenelle
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le 12 juin 2011

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