Il y a longtemps, j'avais lu le Folio à 2 € La Peur qui rôde et je dois bien avouer que j'avais moyennement apprécié ces quelques histoires courtes qui versaient trop dans le descriptif et où il ne se passait rien. J'étais donc resté sur ma faim...
Depuis j'ai toujours voulu revenir au fameux H. P. Lovecraft, cet auteur que tout le monde vénère à travers le globe, afin de comprendre pourquoi cette admiration sans borne, mais j'ai toujours été un peu perdu dans toutes ces multiples éditions et rééditions exposées chez les libraires...
Là j'ai profité de la sortie en poche chez Bragelonne de six titres cultes pour me les prendre ; en plus les couvertures sont toutes raccords, la présentation épurée, les titres avec des reflets d'or (les libellules aiment ce qui brille), mais surtout les œuvres ont fait l'objet de nouvelles traductions qui laissent de côté la lourdeur des anciennes (c'est ce qui rebutait pas mal d'entre vous, d'après les critiques négatives que j'ai pu lire).
Les Montagnes de la démence traduit par Arnaud Demaegd, eh bien je dois dire que ça se lit vite et que j'ai bien aimé l'aventure proposée. John Carpenter et son The Thing doivent sans doute beaucoup à Lovecraft, même chose pour Prometheus et le premier Alien de Ridley Scott. Après, je ne vous cacherai pas qu'ici le bestiaire est moins diversifié et se fera plus discret, car chez l'auteur tout est plutôt dans le descriptif effrayant, la suggestion... Il y a un peu d'action vers la fin, certes, mais ce n'est pas ce qui fait la force de ce conteur hors pair ; c'est plutôt sa capacité à nous faire flipper simplement avec des phrases et des mots judicieusement choisis pour créer une atmosphère oppressante et anxiogène à souhait, à cela s'ajoute des décors baroques des plus dérangeants. J'ai carrément cru que je visitais cette antique cité sombre et glacée avec les deux protagonistes principaux, brrr... Immersif, c'est le mot.
La forme est un peu spéciale étant donné que le récit, dans sa totalité, est la lecture d'un journal de bord qui relate des évènements qui se sont déjà produits, mais aussi qu'il n'y a aucun dialogue. Cela m'a un peu perturbé au début, mais je dois dire que je m'y suis fait au fil des pages.
Au final je n'ai pas perdu mon temps, et j'ai même été surpris de la modernité des idées de l'auteur, notamment sur les explications qu'il donne sur cette présence antérieure sur Terre de divinités monstrueuses venues de l'espace.
Je vous ferai les critiques des autres titres si vous êtes sages, promis. ;)