Les mouches d'automne évoquent les membres de la famille Karine, nobles Russes exilés après la Révolution bolchevique de 1917. Les barines (les fils de la famille) sont partis à la guerre, les plus jeunes enfants ont suivi leurs parents dans leur fuite vers Odessa, Marseille et enfin Paris. Comme des milliers d'autres en cette époque troublée et violente, les privilégiés d'hier sont devenus les mendiants de demain, incertains à assurer leurs ressources, hésitant encore à basculer dans un monde qui n'est pas le leur, celui de l'après-guerre, des "années Folles", un monde sans tsar, sans domaine familial et sans large domesticité.
A travers les yeux de Tatiana Ivanovna, la vieille servante, la plus fidèle des nounous qui a vu naître trois générations de Karine, le lecteur découvre de façon poignante le bouleversement de cette poignée d'existences.
Comme pour "Jézabel", j'ai adoré le style de l'auteur qui se lit très facilement, coule de source et témoigne d'une très belle sensibilité. J'ai seulement regretté la fin trop abrupte et le format du roman, pareil à une longue nouvelle. Avec une telle trame, comment ne pas désirer davantage de développements et une connaissance plus intime des personnages ?