C'est une histoire terrible de naufrage, qui est tellement incroyable qu'on a du mal à se dire qu'elle a vraiment eu lieu.
Avec un travail méticuleux d'historien Irène Frain nous dévoile un récit romancé d'une grande puissance, ce genre de livre qui marque vraiment.
Elle parvient à faire vivre les personnages de ce naufrage, blancs et noirs, officiers, matelots, esclaves, et à faire prendre conscience de l'horreur qu'ils ont pu traverser, de leurs états d'âme, de leurs souffrances physique et morale. On se retrouve avec eux, sur cette île minuscule de l'océan indien, parcourue de petits arbustes, sans ombre, sans eau, battue par les vents, où nichent quantité d'oiseaux et où les tortues viennent pondre. On imagine cette épave, qui offre tous les jours aux naufragés un peu de sa cargaison, comme si elle voulait se faire pardonner de les avoir laissés là, seuls et oubliés de tous. On souffre de la soif avec eux, on souffre du soleil. On vibre d'espoir, on vit les déceptions, tout comme eux.
Et elle va plus loin, en s'intéressant aux conséquences de ce naufrage. Car d'un mal peut sortir un bien, même s'il a fallu beaucoup de temps.
Un roman qui prend vraiment aux tripes, et qui donne envie d'aller plus loin dans la découverte de cette île qui symbolise la vie et la mort en même temps.