Mon avis sur Les neuf cercles de R J Ellory


Premières 300 pages difficiles. Même si j’ai retrouvé le style idéal de l’auteur, je ne suis pas entrée dans les romans. Heureusement qu’il y avait les presque 400 autres pages qui ont été lues avec avidité. J’ai été vraiment sauvée. Quand j’aime un auteur, je lis tous ses livres. Il m’en reste un de R J Ellory, le premier écrit. Je vais toutefois patienter un peu pour m’y plonger. Il faut laisser le temps et surtout le plaisir de retrouver un style. Car après avoir eu lu Mauvaise Etoile, la barre était placée haut, un peu trop haut. Entre fatigue, esprit tourné vers les formations et beaucoup moins vers la lecture, il est fort possible que je n’ai pas su apprécier comme il le fallait ces premières pages. Je les ai trouvées trop lentes. Mais ce n’est que mon avis. Car avec R J Ellory, il vaut mieux s’attendre à de la psychologie. Présente vraiment tout le long du livre. Mais cela n’empêche pas d’avoir de magnifiques descriptions des personnages, des caractères, des vies, de leurs interrogations et également des paysages.


Un des sujets traités dans ce roman est le retour de la guerre, que ce soit la seconde guerre mondiale ou le Vietnam. L’enfer pour les soldats a été pratiquement le même. Certains tentent de s’en sortir, malgré les rêves, les images et les odeurs qui reviennent régulièrement. Au contraire, d’autres soldats vivent encore cet enfer au quotidien. Surtout lorsque leur retour est émaillé d’expériences professionnelle et personnelle propices à plonger dans la folie. Le lecteur possède dans ce roman les deux cas de figure. Quelle virtuosité, quelle maîtrise de la part de R J Ellory de consacrer autant de pages, autant de temps à l’enfer vécu par ces soldats et de les rapprocher, de les superposer continuellement à la découverte de ce corps de jeune fille morte il y a vingt ans et ce qu’elle entraîne pour les différents protagonistes. La peur est omniprésente, le manque d’humanité est réel mais un petit élément permet de retrouver cette humanité qui permet à un être humain de s’intéresser aux autres.


Chez R J Ellory, tous ses personnages sont torturés mais la recherche de la vérité est prépondérante, même si les faits datent d’il y a vingt ans. Elle permet d’avoir un but, de vivre tout simplement. Elle peut faire mal, très mal, surtout lorsqu’elle concerne une famille qui a de l’argent, des relations et de nombreux secrets qui ne doivent pas être révélés. L’auteur émet un clin d’oeil à un de ses romans paru avant celui-ci, Mauvaise Etoile. La ténacité est indispensable pour que la vérité aboutisse, même si les règles peuvent être contournées car le shérif est en guerre contre un système, contre des personnes sans foi ni loi. C’est à lui seul de prendre les décisions car il rencontre peu d’aide.


Les passages qui concernent les questions que se posent Maryanne sont tous en italique. Le lecteur se demande si tous les six sont responsables de la mort de Nancy Denton.


R J Ellory a toujours ce sens du détail. Une supposition en amène une autre. Une vérité amène une supposition. Car qu’est-ce qui motive toutes ces personnes ? Sont-ils réellement tels qu’ils semblent apparaître ? Comme à son habitude, le roman est très documenté. Les faits racontés amènent des images dans l’esprit du lecteur. Nous retrouvons, outre la guerre, le racisme, le Klan, ce sud des Etats-Unis où il ne fait pas bon d’être une personne de couleur et surtout ces rituels tirés du vaudou. Je m’attendais à plus par rapport à cette atmosphère. Mais elle est moins présente que dans un autre des romans d’Ellory. Malgré cette dureté, la mort, les images, la poésie est toujours là grâce au style de l’auteur.


Résumé Les neuf cercles de R J Ellory


John Gaines est le shérif de Whytesburg, dans le comté de Breed, Mississippi. Un cadavre est découvert. C’est celui d’une jeune fille.


Dans une aussi petite ville, comment un tel meurtre a-t-il pu être commis, surtout qu’il remonte à vingt ans et qu’il n’y a plus d’indices ?


Les soupçons se portent sur un ancien soldat de la Seconde Guerre Mondiale, petit ami de Nancy.

Angélita
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le 18 juin 2016

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