Ce livre autobiographique décrit principalement deux points : Les problèmes d'amour d'une génération très peu présente dans la culture commune : les bisexuelles et la difficulté aux jeunes générations de savoir ce qu'elles veulent, ce qu'elles sont.
Cyril Collard, mort du sida à la trentaine, cinéaste, écrivain et musicien a sans doute voulu écrire ce livre comme une thérapie, une façon d'extérioriser ce qu'il avait en lui, même si cela à choquer plus d'un. A aucun moment il n'utilise son nom, ni même le pronom "Je", il souhaite prendre de la hauteur, que l'histoire ne se résume pas qu'à sa simple personne.
Peut être a-t'il tenté de savoir ce qu'il voulait vraiment car comme il le dit dans son roman : "Il veut tout. Ou peut être rien." On en revient toujours au deux mêmes points, ne laissant pas vraiment de surprise aux lecteurs ...
Du sexe, du sexe et encore du sexe. En tant qu'hétéro sexuel on est un peu embarrassé des premières scènes du cul gay, celles-ci sont écrites des manières toujours très crus ! Aussi c'est assez dur de s'imprégner de sa vision du monde mais c'est ce qui fait aussi son charme, le ressenti de ne pas comprendre un individu qui lui même ne se comprend pas vraiment. Cela étant cela n'enlève rien à la qualité d'écriture de Cyril Collard, de très beau passage par moment ! (Scènes de répondeur avec Laura, dérapages des émotions.)
Cependant je regrette que la narration est mise environ deux cents pages à se mettre en place. Ces deux cents premières pages ne sont pas ennuyeuses, non, mais elles auraient pu être raccourcie à mon goût. L'histoire d'amour avec Laura est intéressante mais le passage le plus marquant est la rencontre avec Jamel et le changement inquiétant de Samy. Or on ne sait au final pratiquement rien sur ce qui c'est réellement passé ... (Samy est-il un assasin, Jamel va t'il découvrir la vérité, Laura va t'elle par sa folie tout mettre en péril ?).
J'ai lu ce livre par rapport à Fauve, nouveau groupe de musique français. Je peux désormais dire que je comprend mieux leurs paroles des "nuits fauves". De là à dire que je les envie, il n'y a qu'un pas, que je ne ferais pas.