Orange, ocre, rouge, cuivre, rouille...

Il paraîtrait que le collectif Fauve se soit inspiré de ce roman. Une de leur musique s’intitule d'ailleurs Les Nuit Fauves.... Je n'ai pourtant absolument pas retrouvé la même atmosphère, et c'est tant mieux.
Les Nuits Fauves ne s'inscrivent pas dans la recherche d'épiphanies mais plutôt de portraits relativement surprenant pour une personne que peu connaisseuse des relations sexuelles "peu conventionnelles" (SM, bondage, échangisme..). Toutefois, bien que le sujet soit subversif, le ton ne l'est -à mon sens- jamais vraiment. Il n'y a pas de déballage glauque pour choquer, pas d'éléments gratuits n'amenant rien. Tout est dit de façon très simple et, bien souvent, très belle.

Même dans certains passages (les messages de Laura) ressemblant à s'y méprendre à du Marc Levy, l'auteur parvient à faire ressentir au lecteur le second degré qui nous permet de tout de même être dans l'émotion et la compassion.
Un autre point positif de ma lecture est le fait que, malgré tous les actes répréhensibles, nous n'arrivons pas réellement à prendre parti. Qui est connard/connasse, qui est fou/folle... Les Nuits Fauves ouvrent la porte d'un monde inconnu, fauve, qui entraîne une réelle réflexion.
Mention spéciale au leitmotiv du camaïeu de couleurs orange, rouge, jaune, ocre, cuivre, rouille, qui participe admirablement à créer une atmosphère. Tout comme on sent véritablement Le Parfum de Sunskind, et on voit véritablement les Nuits Fauves.

PS: Les fans du groupe Fauve seront tout de même satisfaits de trouver, au fil des pages, quelques références aux musiques (les azulejos de la fin, les hautes lumières au sommet des buildings, la paraffine des lampes, la poussière orange des sentiers, et bien sûr les Nuits Fauves)...