Ce récit - court et efficace, comme le langage de la guerre, dépouillé et simple comme la poésie d’Apollinaire - est un fragment. Fragment qui donne à voir pour mieux le comprendre l’engagement volontaire du poète durant la première guerre mondiale.
Une journée suffit: une journée dans les tranchées aux côtés de Krostovitsky - Cointreau-Whisky - Apollinaire, une journée sous forme de compte à rebours, juste avant que le sous-lieutenant ne soit touché par un éclat d’obus qui l’écartera définitivement du champ de bataille.
Lors du récit de cette journée, c’est en réalité toute une contradiction qui se noue et se résout:
Comment un poète peut-il trouver le sens de l’écriture dans le lieu le plus absurde du monde: une tranchée de première ligne au Bois-des-Buttes en 1916? Comment le beau surgit-il de l’horreur? Pire - mieux peut-être - comment l’horreur favorise-t-elle l’irruption de la poésie?
Ce court roman est le fragment d’une vie, un fragment poétique aussi, servi par une écriture simple et belle, pour mieux comprendre les fulgurances d’Apollinaire et la quête poétique du sens.