Les Oiseaux du Paradis n'est pas là où on l'attendait, ce n'est pas un simple conte empreint de spiritualité comme le sous-entend sa jolie couverture. Dieu est très loin, et les réponses : il n'y en a pas. Il fait partie de ce sous-genre de science-fiction que j'affectionne et qui mêle l'épique et historique à une réflexion sur l'humanité, inspiré évidemment de Neil Gaiman, mais qui m'a aussi rappelé quelques chefs-d'œuvre moins connus comme la Saga des Princes d'Ambre de Zelazny, le Vin saphir de Tanith Lee ou le Fleuve de l'éternité de Philip José Farmer. On y retrouve ce mélange singulier d'êtres surnaturels et immortels mis face à des enjeux terrestres, et le questionnement qui en découle, ainsi qu'une poésie brute et sincère, une peinture baroque de villes vieillissantes, et des couleurs flamboyantes.
Cependant, malgré une écriture prometteuse et ambitieuse, un goût d'inachevé et de trop vite bouclé reste un peu décevant ; l'antagoniste manque de piquant et cet univers aurait mérité davantage.