Neige, bourrasque, blizzard, vent et nuit, le climat ici est un personnage à part entière dans Les Parias d’Arnaldur Indriason. Le point de départ : Marta, une policière, reçoit des mains d’une vieille dame un pistolet trouvé dans les affaires de son mari décédé. L’arme a servi à un crime en 1955. C’est une arme allemande, un Luger.


Cet homme était un ami de Konrad, ex-collègue de Marta, maintenant à la retraite, enquêteur de cette série. Cinquième enquête, Konrad est taciturne, plutôt bourru mais terriblement perspicace. Son père assassiné, même s’il ne le portait vraiment pas dans son cœur, avait été déclencheur de sa carrière de policier.


Le roman, Les Parias, est un puzzle littéraire complètement imbriqué, tordu, entre présent et passé, enchevêtré. Mais le fond concerne ces « abuseurs d’enfants » tel que le traduit Eric Boury, avec un réseau jamais inquiété et trois protagonistes. Leur crime : Abuser des personnes vulnérables est devenu leur habitude. Arnaldur Indriason y ajoute le thème des Invertis (homosexualité) dans cette Islande des années 60.


Ainsi, tous les thèmes, y compris le spiritisme, sont sombres et troubles. Absolument, inutile de rappeler le talent d’Arnaldur Indriason ! Après quatorze livres de la série du commissaire Erlendur Sveinsson, une trilogie et quelques romans indépendants, l’écrivain, qui a contribué à populariser l’Islande, n’en finit pas de superviser des adaptations.


La série des Konrad est particulièrement noire : l’assassinat non élucidé de son père, poignardé près des abattoirs du Sudurland, un soir de 1963 est le fil conducteur de toute la série. Dans celui-ci, peut-être apprendra-t-on justement la vérité ! Heureusement Eyglo, amie passionnée de spiritisme, est auprès de lui pour le mettre en garde et, d’une certaine façon, le protéger.


Le cinquième de la série des Konrad, Les Parias, de Arnaldur Indriason rassemble tous les ingrédients des précédents. Embrouillé et emmêlé, sombre et jamais manichéen, ce roman est vraiment réussi. Il semble clôturer la série. Mais, avec l’écrivain sait-on jamais…


Chronique illustrée ici

https://vagabondageautourdesoi.com/2024/02/05/arnaldur-indriason-les-parias/

matatoune
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le 5 févr. 2024

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