J'ai lu "Les pêcheurs de coquillages" dans le cadre du challenge BBC qui regroupe les quelques cent romans les plus plébiscités des Anglais. Je n'avais aucun préjugé concernant cette oeuvre avant de commencer ma lecture ; j'imaginais quelque chose comme une saga familiale en Irlande ou en Cornouailles sous le règne de Victoria. Quelle ne fut donc pas ma surprise en découvrant que j'avais presque tout faux !
Pour la Cornouailles, ok ; pour la famille, ok - sans la saga - mais pour Victoria, dans les choux. "Les pêcheurs de coquillages" désigne en fait un tableau à l'huile peint par Lawrence Stern, peintre fictif et père de Pénélope, personnage principal du récit. A soixante-quatre ans, au début des années 80, Pénélope se souvient de sa vie et ouvre les yeux sur les sentiments que lui inspirent ses trois enfants, et réciproquement. Des enfants très intéressés - dans tous les sens du terme - par la valeur marchande des toiles de leur grand-père.
La narration est très classique, on suit chapitre après chapitre chacun des personnages principaux ou secondaires, le tout tissant une trame de vie faite de souvenirs, d'épreuves, de secrets, de deuils, d'amours et d'espoirs. Le style de Rosamunde Pulcher m'a rappelé celui de Kate Atkinson, l'humour en moins, et j'ai surtout eu l'impression de lire le scénario d'un téléfilm du dimanche après-midi, à la fois sans surprise mais tout à fait réconfortant.
C'est un récit que je m'étonne de trouver dans la top-list BBC mais qui, à sa parution en 1987, a dû émouvoir toute une génération pour qui la Seconde Guerre mondiale était encore très présente dans les mémoires, avec ses séquelles et ses échos au sein des familles. Aujourd'hui, je pense que des auteures comme Kathryn Hughes ou encore Annie Barrows assurent la relève du genre, assez reposant au demeurant, avec des romans agréables à lire et plutôt inoffensifs.