Répétition et ennui

Suite et fin des nouvelles érotiques d'Anaïs Nin qui servent de renforcement par rapport à celles rassemblés dans Vénus Erotica.

C'est la même chose grosso modo, en un peu moins bien.

L'on revoit dans ce recueil des récits similaires. En effet, ce sont des jeunes femmes qui jouent le rôle des modèles de peintures pour des artistes, souvent malintentionnés. Elles finissent toutes par coucher avec le peintre et ou avec un autre homme. Des fois ce sont des femmes (pour changer !) Mais sinon pas d'objectif dans la tête de ces individus qui errent dans l'attente et la paresse. Hormis le sexe rien ne les motive vraiment; si ce n'est peut-être leurs activités artistiques.

Un bon point que l'on peut retenir dans ses courtes pages : les relations dites "normales". Ici nous ne sommes pas en présence de caractères qui s'excitent sur des gosses ou sur leurs propres enfants dieu merci ! Nous n'avions pas besoin de ça

Mais quel manque de diversité dans ses contes écrits. Je ne sais pas si le mécène qui commandait ses textes à l'époque faisait une fixette sur les poseuses exploitées, mais il aurait pu demander du renouveau, ne serait-ce que pour la variété et l'originalité de la narration. Ce n'est pas ce que l'on remarque ici. C'est dans ces moments-là où il me vient de noter que les romans sont plus intéressants, car tout est plus grand, plus riche et généreux. Une nouvelle peut l'être aussi, j'en suis persuadé ! Le travail de Maupassant en est la preuve irréfutable. Pour tous nouvellistes qui se respectent il faut bien choisir ses mots, sélectionner les événements qui sont intéressants à exposer et qui pourront conduire, d'une manière ou d'une autre, à la chute finale. Ses fins de contes sont ternes comme les nuages grisâtres d'un été amputé.

Ici l'on voit un style propre à la littérature érotique certes, mais franchement ça ne donne pas envie. Car si c'est cela l'érotisme, des gens qui se vident sans but aucun dans l'existence si ce n'est la satisfaction de leurs pulsions... Je ne m'attarderai plus sur ce genre littéraire. J'attendais d'avoir de l'empathie pour certaines femmes, quelques hommes, il n'en fut rien. Dans ce bouquin tout le monde est plat. Ce qui fait que nous ne nous préoccupons pas plus que ça de leur sort car on sait ce qui les intéresse de prime abord, le plaisir. Il n'y a pas de mal à cela mais franchement la vie est vaste, riche, davantage complexe, non ?

Pour résumer, ses historiettes sont un peu moins vicelardes que celles de Vénus mais ne trompent pas le lecteur qui attend d'être transporté dans un univers. Ici beaucoup observeront la fadaise des contenus. Les plus sensibles angoisseront sans doute en constatant que ses avatars, en plus de n'avoir de personnalité propre, semblent être condamnés à l'errance et à la débauche dans une grande ville qui n'attende que ça de leurs habitants.