Ken Follett dépeint dans cette fresque historique le portrait d'une Angleterre post conquête normande en proie à la guerre civile. Le fil rouge est la construction d'une cathédrale au sein de la ville/prieuré de Kingsbridge (témoignant de l'émergence de l'architecture gothique) et la lutte de pouvoir qu'elle incarne entre l'Evêque et le Prieur, qui représentent deux conceptions de l'Eglise, de Dieu, de la morale et du sens de la vie. L'une selon laquelle la fin justifie les moyens et donc les pires crimes, l'autre considérant la vie vertueuse et respectueuse comme un prérequis à l'accès au paradis.
Un foule de personnages riches en couleurs viennent graviter autour de cette rivalité, donnant à l'oeuvre tout son attrait et son intérêt. Les rebondissements s'enchaînent rapidement rendant la lecture haletante, même s'ils sont parfois assez prévisibles et presque sinusoïdaux, et même si l'approche est parfois un peu manichéenne: les gentils, les méchants et les transfuges entre les deux camps. On y décèle évidemment quelques facilités et approximations historiques, qui n'enlèvent toutefois pas son grand intérêt à cette histoire dans l'Histoire.