Le Moyen-Age à la sauce hollywoodienne
On admirera de nombreuses choses dans ce roman : le fait qu'il traite d'un sujet fort aride - la construction des cathédrales au XIIe siècle - tout en étant d'une grande accessibilité ; la trame générale, assez prenante et bien ficelée, surtout lorsque les enjeux politiques s'entremêlent aux destins des personnages ; et enfin le travail d'historien considérable qu'a abattu Ken Follett pour livrer cette fresque de plus de 1000 pages.
Ceci n'efface néanmoins pas l'essentiel : le roman est écrit dans un style d'une pauvreté affligeante, le manichéisme est tellement caricatural qu'on se croirait souvent dans un Disney, et les personnages ont une profondeur psychologique, euh... inexistante, en fait. Certains dialogues, ou certaines descriptions des états psychologiques dans lesquels se trouvent les acteurs de l'histoire, deviennent ainsi franchement ridicules, et polluent régulièrement la lecture. Les Piliers de la Terre semble écrit précisément pour être un best-seller de masse, et c'est précisément ce qu'on peut lui reprocher.