Oui

Quelle belle façon de raconter la guerre.

Une prose poétique, fleurie, patriotique qui n'en finit pas de s'en prendre tour à tour au courage des hommes, à la placidité de Joffre, au génie de Lundendorff et aux campagnes de la France.

De merveilleux chapitres sont consacrés aux acteurs secondaires (superbe élan sur les "poilues", ces combattantes de l'arrière) et à ces rôles moins connus comme celui des putes, le tout avec une franchise patriotique qui, ornée de mots, résonne comme une belle leçon.

C'est un livre pour la gloire et l'honneur de la France, sans réelle fiabilité historique (l'épisode des taxis de la Marne est par exemple très exagéré), mais qui touche une fibre nationale bien méprisée aujourd'hui. C'est en somme l'exact opposé de ce qu'aurait proposé Eric Vuillard s'il avait écrit sur la Grande Guerre.

Ici Delteil ne dénonce pas, il arrange comme il le veut une guerre qui fut peut-être une boucherie, peut-être un comble d'inhumanité, mais qui porta bien haut l'esprit français.

Que c'est bon.