Bof bof, très très moyen ce troisième tome.
Déjà dans les deux volumes précédents, la première partie (il y en a trois systématiquement) était (la plus) faible, c'est encore le cas ici... sauf que cet état de faiblesse se prolonge ici tout au long de cette histoire. Il ne se passe pas grand chose, les machinations sont très linéaires, l'auteur se contentant de changer de point de vue pour faire oublier les facilités narratives. En fait tout se passe simplement, les personnages ne sont pas assez vivants, semblent n'exister que par la volonté de l'auteur et de celle de l'Histoire, jamais par leur propre volonté. Les situations sont très pauvres, les dialogues étant le plus souvent inutilement étirés pour donner parvenir aux 10 pages par chapitre... il reste tout de même quelques petits passages sympathiques, la plupart liées au roi Hutin (ses déboires avec sa nouvelle femme, sa manière de diriger le trône, son évolution sous le regard bienveillant de sa dulcinée) ; c'est d'ailleurs dommage que l'auteur ne se soit pas entièrement consacré au bonhomme, parce que c'est lui qui fait tout l'intérêt de l'histoire ; l'intrigue amoureuse de Guccio n'offre que peu d'intérêt, les déboires de ses sujets sont trop peu approfondis pour être intéressants, le point de vue de Mahaut, son adversaire, est tellement superficiel que son coup paraît bien trop simple et facile et donc inintéressant.
Niveau écriture, Druon n'a pas trop évolué depuis le précédent tome ; au moins il n'en est pas revenu à des maladresses comme dans le premier et c'est toujours compréhensible... n'empêche que tout cela manque de style, de personnalité, que les étirements se ressentent beaucoup trop, l'auteur n'arrivant jamais à justifier pleinement ces débordements. Sur la fin, tout de même l'auteur devient encore plus scolaire en nous imposant des dates comme pour nous rappeler que ceci est avant tout une histoire vraie et pas juste un roman... dommage.
Bref, assez faiblard ce troisième tome. J'espère que pour la suite, l'intrigue sera un peu plus riche en rebondissement mais aussi au niveau de l'approfondissement des situations et des personnages. Parce que la linéarité ne me poserait pas tant de problèmes si les enjeux étaient un peu plus relevés et les idées mieux exploitées.