Après un bon bout de temps d'hésitation (flemme) à faire cette critique et une connexion qui me lâche lors de sa première rédaction, je me décide enfin à (ré)écrire cette critique.
Tout d'abord, je voudrais réagir par rapport au divers commentaires postés sur le site et confirmer que ce livre n'est pas la description classique d'un trip hallucinogène ni et encore moins un témoignage de vie dans la drogue (ne vous attendez pas à avoir Junk ou Las Vegas Parano dans vos mains).
Ceci étant précisé, Kéçadirkeceussi ?
Et bien, ce livre est, à la base, un essai, une expérience médicale et non le délire du premier venu à consommer du LSD.
Huxley, auteur et "cobaye" de l'expérience ingurgite un dose de mescaline dans le but d'ouvrir ces portes de perception pour aller de l'avant vers le corps Dharma, l'union avec Brahman, la fusion avec dieu bref l'illumination pour citer ces thermes, en prenant connaissance de "la réalité ultime et intemporelle".
Dans un premier temps, Huxley fait référence à ses propres connaissances sur le sujet de la parapsychologie ainsi que ce que l'on pourrait qualifier d’ésotérisme et fais part des recherches menées à ces sujets et à ceux de la condition sensorielle de personnes sous diverses formes de transes obtenues par de multiples moyens. Nous pouvons sans crainte, résumer tout ceci en disant que leurs existence à l'époque d'Huxley et antérieurement sont quasiment nulles pour ne pas dire nulles.
Dans un second temps, Huxley se livre donc à l'expérience concrète et absorbe le psychotrope.
Au début, il se concentre à décrire la modification de sa perception due à ces cinq sens corporel et, loin des trip hallucinogènes que l'on peut s'imaginer à grand coup de perceptives incongrues et de lumières vives, on y découvre en fait une exploration du "moi intérieur" pas si extraordinaire que ça, où le caractère de la personne elle même y est pour beaucoup, nous découvrons donc, avec bien plus de surprise pour le lecteur que pour l'auteur un Aldous Huxley gris, en son monde intérieur et vide sans imagination fleurissante ce qui n'a ni l'air de le gêner, ni de le surprendre.
Outre le fait de se voir d'une autre façon, il perçoit alors ce qu'il l'entour, de la même manière, il examine alors attentivement la perception altérée de ses sens qui d'habitude fournissent informations précises et nettes mais incomplètes vis à vis de tout ce qui peut interférer avec sa personne.
Maintenant, il voit le tout, il découvre la perfection dans les choses banales de par leurs existences intrinsèques et de leur place dans le "tout" de l'univers constant dans leur moindre détails, il semble comprendre l'agencement du travail de l'atome et de l'ether lui même pour donner le résultat d'un joli bouquet de fleur, ou, pour changer d'exemple : des plis de son pantalon.
Ces choses dont l'existence nous paraît sans grande importance, le sont en vérité du simple fait qu'elles existent et que, à l'instar des plis du pantalon d'Huxley, nous sommes incarnés, comme elles.
Il serait important, de préciser que chacun serait une forme de composant de l'univers intemporel et de la réalité ultime puisque en tant que composants de ce qui fut de ce qui est et de ce qui sera, nous sommes nous même, et de cette simple propriété, nous sommes appelés à réalisé une union avec ce "tout" dont nous faisons partit.
Et, en cette réflexion quasiment incompréhensible pour ceux qui ne serait pas familiarisé de notions d'ésothérisme, de philosophie, de religion, de relativité, voir même j'oserais dire d'occultisme; Huxley ne reste pas tel un Thomas biblique se maintenant à se qu'il peut sentir sur sa peau ou voir de ses yeux, mais profite des écrits antérieurs à lui même pour percevoir les significations de ces maîtres au divers niveau de conscience et aux nombreuses origines.
C'est ainsi que le livre se transforme peu à peu en immense manuscrit d'interprétation de l'oraison dominicale, des poèmes de Confucius ou, des expériences de William Sheldon.
Aldous Huxley, nous invite dès lors à nous amener sur le chemin de la connaissance intuitive de chaque chose, à réaliser l'union avec Dieu, et à exister éternellement dans l'univers et la réalité absolue qui doit être préparée tout le long de notre incarnation dans notre royaume personnel de notre "moi" avant de l'effacer, faisant place au royaume qui selon une célèbre prière en pétition doit advenir pour l'éternité.
Bref, très très très dur à avaler d'autant par son contenu que de part sa morale, Les Portes de la Perception reste néanmoins une référence pour tous ceux qui souhaiterais faire un grand pas dans le mysticisme. Très abstrait, le récit est en même temps terre à terre et est loin d'être vide de sens.
Les écrits qui y figurent mérite, je pense d'être pris avec grande relativité et un énorme recul avant d'être examinés et médités en profondeur, surtout dans sa manière de décrire l'unique voie menant à l'illumination.