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Une idée de génie
Moi qui n’avais pas lu de dystopie depuis un moment, j’étais très enthousiaste à l’idée de plonger dans cette société où tout le monde naît hermaphrodite. En effet, à 16 ans, chacun doit décider s’il veut devenir un homme ou une femme. Avouez, le concept n’est pas banal. Et Cat Kueva s’en est servie pour construire une superbe histoire ! Alors, certes, elle n’a fait qu’effleurer de profondes réflexions – après tout, il s’agit d’un roman jeunesse -, mais c’était suffisant pour interpeller le lecteur, pour l’amener à réfléchir.
Qui suis-je vraiment ? Un homme ou une femme ? Mon esprit peut-il être en désaccord avec mon corps sur ce point ? Et si, en tant qu’homme, j’aime un autre homme, cela fait-il de moi un homosexuel ?
Bref, vous l’aurez compris, les questions que soulève cette série sont nombreuses et abordent des thématiques en lien direct avec l’identité de tout individu. De plus, les mots choisis par l’auteure sont simples, sans jugements, ni stéréotypes. Je suis totalement tombée sous le charme de sa plume !
Un adolescent (pas) comme les autres
Lorsqu’il découvre qu’il est un porteur, Matt voit son quotidien bouleversé. Pour autant, ses préoccupations restent celles d’un adolescent de 16 ans. Qui va à l’école, s’entoure de bons copains. Et qui tombe amoureux.
Ce qui fait la force de ce personnage, c’est sa simplicité. Ce n’est ni un héros, ni un anti-conformiste. Il n’a pas demandé à être différent, bien au contraire. Pourtant, l’annonce de sa maladie va le conduire vers des militants naturalistes. Leur cause va le toucher, le bouleverser même ! Et l’entraîner sur une voie qui n’était pas la sienne, quelques mois auparavant…
Secrets et cachotteries
Si l’intrigue peut sembler sommaire au premier abord, elle ouvre tout de même une fenêtre sur un complot à l’échelle nationale. Certains passages m’ont beaucoup intriguée et je suis pressée d’en apprendre davantage.
D’ailleurs, tous les chapitres ne sont pas consacrés à Matt. D’autres, souvent trop courts, nous permettent de suivre le point de vue de personnages secondaires. Rapidement, on s’aperçoit que les médecins en savent beaucoup plus sur la maladie de Matt que ce qu’ils veulent bien en dévoiler…
Mon seul reproche, c’est que l’auteure ne creuse pas vraiment le sujet – ce sera pour les tomes suivants, je l’espère. J’ai également relevé quelques facilités dans l’action, mais cela reste dans l’esprit d’un roman jeunesse qui, je ne peux le nier, est très efficace !
Une romance incontournable
Comme vous le savez, je n’aime pas beaucoup les romances. Heureusement, il existe des exceptions, et celle des Porteurs en fait partie !
Alors que Matt s’interroge sur les relations qu’il entretient avec ses proches, voilà qu’il développe des sentiments. Or, il n’est ni homme, ni femme. Dans ce cas, comment se comporter avec l’autre ? La question du sexe prend donc une importance capitale dans cette histoire, et c’est bien celle-ci qui offre à la romance tout son intérêt.
En outre, je me dois de saluer l’ouverture d’esprit de C. Kueva, capable de mettre les deux genres sur un même pied d’égalité sans la moindre gêne.
Un véritable page-turner
Qu’on se le dise : ce livre est addictif. C’est d’ailleurs pour cette raison que je l’ai terminé en deux jours. Une fois parvenue à la fin, je n’avais qu’une hâte : comprendre. Comprendre les raisons qui ont poussé Matt, et d’autres personnages, à faire certains choix. Et comprendre les répercussions de ces derniers.
Ce sera pour la suite, mais en attendant, sachez une chose : vous non plus, vous ne pourrez pas vous arrêter à ce premier numéro. On se retrouvera donc dans quelques semaines pour la chronique du tome 2 !