Octobre 1942 Mireille, Jacqueline et Henriette Korman sont arrêtées chez madame Mourgue, qui s'occupe d'elles depuis que leurs parents ont été déportés. Elles ont dix, cinq et trois ans, les policiers les conduisent vers les cellules où elles sont enfermées avec des prisonnières de droit commun. Les soeurs Korman vont retrouver Andrée, Rose et Jeanne Kaminsky arrêtées dans la cour de leur école. Désormais les six filles se désignent comme presque soeurs.
À partir de photographies, de lettres, d'actes de naissance, de registres d'incarcération, Cloé Korman suit les traces de ses trois petites cousines et de leurs amies. Elle se rend sur les différents lieux où les fillettes ont été trimballées ; la gare de déportation de Pithiviers, le camp de Beaune-la-Rolande, les différents foyers à Paris. Avec pudeur et sensibilité, elle nous raconte le destin de ces six filles qu'on déplace, qu'on enferme, qui se perdent, se retrouvent, pendant sept mois de l'arrestation à Montargis jusqu'à la séparation irréversible à Paris. Sans aucun doute ce livre est le fruit d'un formidable travail de recherches pour mettre en lumière le rôle l'État français dans le sort qui a été réservé aux enfants juifs, heureusement certains au péril de leur vie organisent l'exfiltration des orphelins en zone libre.
Sans remettre en cause la profondeur de ce récit, j'ai été énormément gêné par sa construction, en alternant passé et présent, en glissant souvent sur un style presque journalistique, Cloé Korman dilue beaucoup trop l'émotion et rend parfois certains passages ennuyeux. Je quitte ce livre qui n'est pas pour moi un roman, mais presque un documentaire avec une impression de frustration.