Relu avec grand plaisir ce classique qui mériterait une adaptation classieuse en série télé (intrigues politiques tortueuses et action spectaculaire sur fond de fantastique très visuel, la combinaison gagnante). Zelazny est vraiment un scénariste impressionnant pour avoir réussi à faire retomber sur ses pieds une intrigue complexe qu'il a pourtant brodée par couches successives.
La finesse psychologique des personnages leur permet de prendre vie et il est difficile de ne pas s'attacher à Corwin dans sa maturation psychoaffective au sein d'une famille fratricide dominée par un père tout-puissant. Cette œuvre bénéficie également d'une puissance d'imagination visuelle notable : les Atouts, Ambre, le passage en Ombre (même si pour ce dernier, je reproche une légère répétition de sa description, trop longue dans sa confusion).
Par contre, je m'interrogeais sur la dimension spatiale de Ambre : les Ambriens normaux peuvent-il voyager au-delà des environnements immédiats de leur ville, vers d'autres pays de cette même réalité par exemple ? Peut-on voyager dans l'espace à partir de Ambre (il y a une Lune dans le ciel) ? Ou bien Ambre n'est-elle qu'un ilot de réalité entouré de ses ombres ? Répondez-moi, je n'en dors plus.