Autant vous le dire tout de suite Les prisonniers de la liberté, c’est du bon voir du très bon comme toujours avec Luca Di Fulvio et celui-ci ne fait pas exception. Alors on change de pays et de personnages mais au final on reconnait la patte de l’auteur. La destinée de trois jeunes personnes Rosetta, Rocco, Raquel dans l’Argentine du début du siècle. Les méchants sont de vrais méchants et on sait tout de suite qui seront les gentils. La quête de la liberté sera leur point commun, un seul but quitter le Vieux Monde, laissant derrière eux leurs problèmes. Rosetta fuit le déshonneur, Rocco la mafia de Palerme et Raquel juive polonaise et instruite cumule les handicaps. On ne sait pas s’ils sont héroïques ou bien simplement désespérés mais le fait est qu’ils rêvent et placent leurs espoirs dans ce nouveau pays d’Amérique latine. Je ne vous raconte pas leur désillusion, leur déboire et le prix qu’il faudra payer avant de pouvoir vivre libre. Ce roman est poignant, éprouvant et difficile, il vient toucher en nous une corde sensible qui nous parle de la migration en 1912 mais qui vient résonner avec notre actualité plus de cent ans plus tard. Tout laisser derrière soi, ses racines, sa culture, sa famille et se retrouver face à la réalité qui veut que l’herbe ne soit jamais plus verte dans le champ du voisin. Une leçon de vie telle que j’aime en recevoir me souvenir que je suis chanceuse d’être née à cette époque en France. Alors même si c’est un pavé de plus de 650 pages, ma lecture a été rapide car on vit fortement avec les personnages, on endure et on souffre avec eux, c’est là tout le talent de l’auteur. Arrivé à Buenos Aires on comprend que la lutte n’est pas terminée, bien au contraire, entre espoir et désespoir vers toujours plus de dignité, plus de liberté. Un merveilleux récit aux personnages inoubliables. Bonne lecture.
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