J'ai apprécié découvrir la lume de cet auteur chilien, qui nous prospose un roman hybride ponctué d'enquête et de réflexions sur la condition humaine, dans un futur qui ne semble pas si lointoin. La machine ayant remplacé l'homme dans son quotidien et le monde étant régit par les algorythmes et les ordinateurs Nataniel tente tant bien que mal de survivre dans un univers sombre et sordide, dénué de sens et de logique.
Quercia amène bon nombre de questionnements sur notre nature, dans ce qu'elle a de meilleur et de pire à offrir. Transhumanisme, écologie, justice, sexualité, liberté de penser et conditions sociales, tout est dépeint ici pour nous confronter à la réalité du progrès et ses limites.
Le problème du livre, c'est qu'il souffre d'un cruel manque d'originalité. Un flic, assisté d'un robot, doit enquêter sur des failles de sécurité dans une agence qui commercialise les rêves, afin de permettre à ses clients d'échapper à la tiste merditude de la réalité. Nataniel doit découvrir comment certains individus ont pu avoir accès à ce privilège alors qu'il est vraisemblablement réservé d'ordinaire à l'élite.
Difficile après ce bref synospis de ne pas penser à Asimov, Total Recall, I robot, Blade Runner ou encore Matrix peut être. Les références sont aisément repérables dans le récit. Un peu trop peut-être. C'est là qu'est le problème à mon sens, car Quercia ne parvient pas vraiment à proposer une petite subtilité dans le récit, qui puisse attiser la curiosité. A aucun moment je me suis dit "merde, top le rebondissement là". En effet, les personnages sont convenus, des spectres de personnages déjà peints et repeints mille et une fois dans la science fiction. A l'image de Nataniel lui-même, un flic qui chasse des dissidents. N'a-t-on pas déjà entendu ça quelque part ? Dans Blade Runner, Rick Deckard chasse lui aussi des machines qui tentent d'échapper à leur destin, les réplicants. Dissident / réplicants, bon. On dirait que le roman est plus un hommage de Quercia à tous ses représentants de la SF qui ont construits les fondements de cette littérature.
Le regard de Nataniel sur le monde qui l'entoure reste pour moi plus intéressant que son travail d'enquête, qui à mon sens est plus un pretexte pour laisser le héros livrer son appréciation sur la misère de sa vie, et déverser toute son amertume sur l'échec de notre civilisation. Les émotions et le point de vue de son electro (robot de compagnie) et une bonne idée puiqu'il nous permet d'avoir un regard autre que celui d'un humain sur cet environnement hostile et voué à disparaître.
Un roman somme toute très classique, court, qui se lit bien mais qui ne promet pas vraiment de surprise. Quercia se contente de piocher dans des classiques sans proposer sa propre approche, ce qui fait de son roman un texte en patchwork, malheureusement inégal, trop convenu et bancal.