Un livre comme Asimov sait les faire. Une nouvelle fois, l’histoire est prenante et on se laisse littéralement happé du début à la fin. Comme pour le précédent, on se doute assez rapidement des tenants et des aboutissements de l’enquête de Baley (quoique, le final restera parfaitement jouissif), et c’est donc une nouvelle fois dans la confrontation de deux sociétés différentes et pourtant si proche que se trouve l’intérêt du roman. Après la Terre puis Solaria, c’est donc au tour d’Aurora (monde souvent cité, à peine entraperçu mais jamais exploité) de se livrer. Et encore une fois, on se retrouve avec une petite critique de notre société, notamment sur le monde de la recherche. Et une nouvelle fois, c’est un pur régal de découvrir cette planète, qui se rapproche beaucoup du monde utopique par excellence (pour un peu, on retrouverait même un peu du Meilleur des mondes d’Huxley), avec tous ces détails et cet univers toujours aussi fouillé.
Cependant, si l’enquête est assez prévisible (même si on peut facilement se faire avoir sur la révélation finale), si la description de la société auroraienne est intéressante et si on peut trouver quelques longueurs ici et là (comme pour Terre et Fondation) ; le principal intérêt, au final, de ce cinquième tome c’est son intégration complète à l’univers d’Asimov. Et on ne peut que sourire à l’évocation de certaines références ou de certaines révélations au cours du roman. On assiste ainsi à une singularité historique qui influencera le reste à tout jamais.
Asimov propose donc une nouvelle fois une histoire de robots passionnante et intriguante, qui s’inscrit dans un univers tellement plus vaste que cela nous fait rêver tout en nous donnant un peu de vertige. Un coup de maître du Maître de la SF !