R'a n'à fout'
J'en n'avais rien n'à fout', moi, de cette sale mioche mal élevée (comment qu'elle s'appelle déjà, la pisseuse? Lyra ! Lyra Bellacqua ! Et son cousin s'appelle Harpos Malavinos, je présume ?). Et...
Par
le 27 avr. 2011
18 j'aime
25
Un premier tome incroyable. Je ne suis pas forcément un grand amateur de la fantasy en lecture, mais je me suis enfin plongé dans cette saga et j’ai été conquis. Pas seulement à cause de l’univers riche et détaillé qui mélange science, religion, steampunk, fantasy pour créer une ambiance unique et captivante. Pas forcément à cause de l’histoire palpitante de Lyra à travers son expédition vers le Grand Nord, ses rencontres digne des plus grandes aventures, ses épreuves qui nous prennent parfois les trippes pour nous les retourner, ou son final dramatique, déchirant, tragique comme on en voit rarement. Non, ce qui rend ce premier tome aussi passionnant, aussi réussi, aussi percutent, c’est son auteur : Philipp Pullman y adopte un style magnifique !
Tout en suivant une structure et des codes propres à la quête dans un univers fantasy, tout en construisant son univers et en le développant à chaque page avec toujours une myriade de détails, tout en jonglant admirablement entre roman jeunesse et aventure mature, la plume de Pullman est sans doute une des plus belles que j’ai pues lire. Le rythme qu’il impose à son histoire par l’intrigue générale mais aussi la construction des chapitres, des paragraphes, des phrases. Le style général, avec un emploi des mots toujours juste et précis pour décrire son histoire et la rendre non seulement palpitante, mais vivante. Pullman manie les mots avec une aisance rare et joue avec pour construire tout son univers. Alors certes, je le lis en français, mais le travail de traduction ici se ressent vraiment car on sent vraiment toute la magie de la plume de Pullman qui est donc très bien retranscrite.
On est plongé dans l’intrigue aux côtés de Lyra et Pantalaimon, les décors prennent forment et nous immergent dans ce monde. Les différents lieux sont très bien caractérisés sous plusieurs aspects, visuels, olfactifs, sonores et même culturel. Même s’il s’agit d’un monde semblable au nôtre, on a l’impression de découvrir un tout nouveau univers avec ses personnages et ses règles. Lyra pourra se montrer parfois un peu exaspérante (mais moins que dans le série, je dois admettre), mais sa personnalité s’intègre parfaitement à l’intrigue pour la servir et lui permettre d’avancer. On aura bien sûr les gitans, allié admirable, Iorek Byrnison, protecteur infatigable, et puis bien sûr ce duo de Mme Coulter et Lord Asriel qui nous glace le sang plus d’une fois.
Au-delà de la plume de Pullman, il n’en reste pas moins que l’œuvre dispose de puissants arguments. Son intrigue est très bien rythmée, maîtrisant très bien le suspens, les retournements de situations, tout en développant un univers et une atmosphère globale sans pour autant nous noyer. On découvre peu à peu les tenants et les aboutissants, ce qui nous amène à dévorer les chapitres page après pages. L’univers lui-même, dans lequel Pullman fait affronter tout en les unifiant science et religion, est d’une richesse incroyable. On comprend assez vite les règles qui s’en rapportent, ainsi que les codes, la géographies et les différentes cultures (et ce point-ci est sans doute le plus gros point fort par rapport à d’autres œuvres jeunesses).
Et puis il y a bien sûr toute cette mythologie autour des daemons, leurs liens avec les humains et l’allégorie qu’ils représentent selon les différents points de vue. Il y a aussi cette fameuse Poussière, mystérieuse et attrayante, autour de laquelle plane encore pas mal d’énigme, et ce fabuleux aléthiomètre, qui joue un rôle bien plus intéressant que dans le film ou la série (pour le coup, le lien avec Lyra est beaucoup plus parlant à l’écrit). On a donc ce mélange entre science et religion, comment les deux se confrontent et les dérives fanatiques que l’une ou l’autre peuvent entraîner quand utiliser pour le plaisir personnel. J’aime beaucoup cette approche, qui pointe donc du doigt leurs défauts respectifs, sans pour autant les rejeter complètement. C’est très bien équilibré.
Bref, ce premier tome est un véritable régal. Sans doute l’une des meilleures œuvres de fantasy que j’ai pu lire (même si je ne suis pas une référence pour le coup), et l’un des univers et des plumes les plus formidables. Une fois remis de cette conclusion, je me précipite sur la suite !
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs livres de fantasy, Les meilleurs livres britanniques et Au chevet de ce cru 2020
Créée
le 10 oct. 2020
Critique lue 102 fois
D'autres avis sur Les Royaumes du Nord
J'en n'avais rien n'à fout', moi, de cette sale mioche mal élevée (comment qu'elle s'appelle déjà, la pisseuse? Lyra ! Lyra Bellacqua ! Et son cousin s'appelle Harpos Malavinos, je présume ?). Et...
Par
le 27 avr. 2011
18 j'aime
25
Wow, les Royaumes du Nord ! il y a longtemps que je l'ai lu... mais comme pour Harry Potter ou le Seigneur des Anneaux, il y a dans ma vie un "avant" et un "après" A la croisée des mondes ! J'étais...
Par
le 11 août 2010
16 j'aime
3
Cette série a traîné quelques années dans ma bibliothèque et je ne l'ai finalement lue que cet été. J'aime beaucoup la littérature jeunesse, mais plus encore lorsqu'elle ne m'apparait pas comme...
Par
le 25 nov. 2013
12 j'aime
1
Du même critique
Je me suis régalé pendant ce film. Typiquement un thriller à énigme basée sur une ambiance comme je les aimes. Suivant plusieurs fils rouges dans un huit clos mené de main de maître, mais se...
Par
le 23 oct. 2018
10 j'aime
2
Il y a 20 ans, sortait sur nos écran un film intitulé Independence Day. Film très moyen mais extrêmement divertissant et assumant son côté pro-américain jusqu’au bout de la pellicule, il fera marque...
Par
le 3 juil. 2016
8 j'aime
2
Une étonnante bonne surprise. Je m’attendais à voir quelque chose dans le genre de l’arc L’autre Terre ou en relation avec Earth-3 ; mais au final non, on a droit à une histoire complètement...
Par
le 19 oct. 2015
8 j'aime
1