R'a n'à fout'
J'en n'avais rien n'à fout', moi, de cette sale mioche mal élevée (comment qu'elle s'appelle déjà, la pisseuse? Lyra ! Lyra Bellacqua ! Et son cousin s'appelle Harpos Malavinos, je présume ?). Et...
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le 27 avr. 2011
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Découvert grâce à la riche bibliographie du MOOC fantasy de France Université Numérique, ce livre est un exemple merveilleux de la porosité entre la littérature fantastique jeunesse et adulte. Je ne l'ai pas lu quand j'étais enfant puisque j'avais déjà 15 ans quand il est sorti, et que je n'étais pas interessée par ce genre littéraire à cette époque, mais je suis certaine que, déjà, je l'aurais adoré.
Je ne peux néanmoins donner que mon impression d'adulte.
J'ai aimé :
- la finesse des personnages
Lyra est une fillette intrépide, courageuse, mais aussi menteuse et désobeïssante, sachant que ces deux derniers traits de caractère, loin de lui apporter uniquement des ennuis, lui sont particulièrement utiles pour se défendre et obtenir des informations. J'ai éprouvé énormément d'empathie pour elle.
Certains des adultes sont de vrais méchants, d'autres sont très ambigus, d'autres enfin sont d'authentiques figures bienveillantes, mais aucun n'est manichéen ou cliché.
Il y a enfin des créatures merveilleuses vraiment épatantes. Quelle bonne idée que celle du daemon, bien d'avantage qu'un animal familier, il représente l'âme de l'humain et partage ses émotions, ses sentiments, sa douleur... une fusion idéale (et idéalisée par ceux qui n'en possèdent pas).
L'ours Iorek aussi m'a plu, le MOOC fantasy le présente comme un véritable anarchiste et lui donne une dimension politique, ce n'est pas évident dans le premier tome, mais je le croit volontiers.
- L'écriture riche et l'action dense
Dès le premier chapitre, dans lequel Lyra s'introduit clandestinement dans une salle du conseil interdite le lecteur est immédiatement plongé dans une athmosphère de mystère et de complots, et à partir de là, ne connait que de rares instants de pause (essentiellement les moments où les personnages voyagent). Voilà longtemps que je n'avais pas lu un récit aussi rempli d'aventures !
- La complexité des thèmes abordés
J'ai vu dans la quète des autres mondes une dimension impérialiste ou colonialiste, qu'elle soit du fait de Mme Coulter, ou de Lord Asriel. Même si le second a des desseins moins sombres que la première, et que les moyens qu'ils se donnent pour accomplir leurs objectifs sont différents, ils servent avant tout des intérêts de puissance et de gloire personnelle, qui me semblent vivement critiqués par l'auteur, particulièrement dans sa description de la dictature exercée par Iofur Raknison, l'ours perverti par le pouvoir que lui ont apporté les humains.
Pullmann met aussi en valeur des sociétés qui ne poursuivent pas ces buts : ce sont ses gentils : les gitans, qui mettent en commun bien et hommes pour aller sauver des enfants, qui, pour certains, ne font pas partie de leur peuple (et là on pense douloureusement à l'expulsion des roms et autres migrants, et on se sent très malheureux), et celles des sorcières qui ne se sont pas alliées à Mme Coulter.
Il y a enfin une critique assez péchue de la religion, qui sera probablement approfondie dans les tomes suivants.
C'était génial.
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Créée
le 22 juin 2015
Critique lue 308 fois
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