L'auteur ne trouve pas forcément le juste équilibre entre "action" et "psychologie des personnages", ce qui donne parfois de la longueur mais ce qui arrive aux personnages reste fascinant. On tourne les pages pour avoir des réponses que l'on n'aura pas forcément, ce qui est frustrant mais d'un autre côté, a-t-on besoin d'avoir réponse à tout pour se faire peur ?
Je suis donc partagé entre le frustration de ne pas connaitre le secret de ces ruines (le narrateur reste parmi le groupe, donc pas de point de vue du côté des mayas, pas de voyage dans le temps, etc) et le fait d'imaginer ce qu'il a bien pu se passer là-bas, au fil du temps.
J'ai bien aimé cette mise en parallèle de la communication, entre d'un côté celle qui est impossible entre certains membres du groupe, puis entre le groupe et les locaux et de l'autre côté le groupe face à ce qui hante les ruines ...
J'aime bien ce que propose l'auteur avec cette "créature" : on sait déjà qu'à la base, certains "prédateurs" reproduisent des parfums, des formes et des couleurs pour attirer leurs futurs victimes. Le don d'imitation est une riche idée. Il y a quelques mois, sur le forum des CamHug, on parlait d'une vidéo montrant un oiseau fascinant : afin de nous montrer l'influence désastreuse de l'homme sur la nature, le réalisateur du documentaire filmait un oiseau capable de reproduire certains sons, afin d'épater sa compagne. Le soucis, c'est que plus l'homme se rapproche de l'oiseau, plus il pollue son environnement. Et donc l'oiseau se met à reproduire le bruit d'un téléphone portable, voir même le signal de fin de batterie de l'une des caméras qui le film ...
Donc l'idée de doter cette mystérieuse "créature" du don de reproduire des sons est fascinante, c'est une arme " de pointe" pour chasser ses victimes ...
Mon avis sur Polars Pourpres :
Malgré quelques longueurs qui auraient fait gagner un rythme supplémentaire au livre, on se retrouve piégé tant on est fasciné par ce qui arrive à ce groupe. Malgré les nombreuses questions sans réponses, le roman nous laisse le choix d'imaginer le "pourquoi du comment", et c'est tellement rare qu'un auteur nous accorde ce genre de liberté ! Scott Smith propose un nouveau type de prédateur qui fait froid dans le dos, tant on se demande comment on pourrait l'affronter et le mettre hors d'état de nuire ...
J'ai eu l'occasion de me visionner le film. Bon casting, le film va vite. Ça manque tout de même d'un je ne sais quoi ... Il y a de bons apports, des changements pas forcément judicieux, comme un relatif happy ending. Mais c'est fun de se replonger dans l'ambiance du livre !
Frédéric Fontès