Le journal tenu par YAMANAKA Shinsuke, habitant du quartier de Nezu à Tôkyô, d’avril 1945 à avril 1946. La guerre, la défaite puis l’occupation américaine vues par un fabricant d’éventail reconverti en colporteur pendant la guerre puis en copiste après la défaite. L’histoire d’un combat pour survivre puis pour sauver la langue japonaise.


Les Sept Roses de Tôkyô est un roman fleuve de près de 750 pages dont Inoue Hisashi a mis dix-sept ans à venir à bout. Il constitue une véritable plongée dans une période sombre du Japon, encore largement méconnue, du point de vue d’un simple sujet de l’Empereur qui fait de son mieux pour survivre, faire vivre sa famille, et sauver les valeurs qu’ils croient justes.


Si la guerre est racontée loin du front et par un civil, elle n’apparaît pas moins dans toute son horreur ; le journal se prêtant à des commentaires et des descriptions à la fois sobres et précises. La forme retenue est aussi idéale pour développer des personnages attachants et terriblement humains. De nombreux thèmes sont aussi brassés dont les plus marquants sont la propagande militariste, le rapport du peuple à la langue, la place des femmes dans la société et l’avènement de la démocratie.
Mais Inoue maîtrise aussi l’art romanesque et sait ménager péripéties et rebondissements pour prévenir la lassitude du lecteur. L’auteur s’y entend aussi pour croquer des scènes satiriques, autant de raisons qui font que l’on reste accroché au journal de Shinsuke le long des ses 750 pages. Un très grand roman que je recommande à tout ceux qui sont intéressés par le Japon et ceux qui sont intéressés par la littérature de haut vol, profonde, virtuose mais accessible.

Thierry_Tohier
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le 29 déc. 2016

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