Un recueil merveilleux

J'ai découvert ce recueil et ses deux auteurs (Ada et Yves Rémy) complètement par hasard, par le biais d'un collègue qui m'a passé le bouquin avec ces simples mots : "tu devrais lire ça, je pense que ça peut te plaire".

Je ne le remercierai jamais assez pour cette délicate attention. J'ai vraiment adoré ce livre !

Il ne s'agit pas à proprement parlé d'un roman, mais plutôt d'une série de nouvelles, toutes situées dans le même cadre et qui, mise bout à bout, donne une vision d'ensemble du monde construit par le couple Rémy.

L'Histoire se concentre sur une fédération d'États dans un monde typé XVIIIe XIXe siècle. Beaucoup des récits prennent place au sein de l'armée de cette fédération et, de textes en textes, se dessinent l'évolution de cette fédération au fil de ses revers et de ses victoires.

Le recueil utilise largement les codes du roman fantastique, beaucoup d'entre eux baignant dans cet entre-deux de réalité et de surnaturel. Cependant, j'aurai tendance à tout de même classer le recueil en fantasy, car in fine, le doute est rarement laissé : les créatures fantastiques existent. On trouve donc en vrac, des histoires de fantômes, de vampires (appelés Oupires), de nymphes, de rêves incarnés et autres objets prenant vie...

À ce côté fantastico-fantasy s'ajoute une écriture très poétique et évocatrice qui fait réellement merveille. Chaque texte est en soi un petit bijou. J'ai vraiment adoré les textes : Celui qui se faisait appeler Schaeffer ; Mort pitoyable d'un oupire ; Enfants perdus, perdus et les dogues de Tchangoon, mais les autres m'ont également contentés.

Au fil des pages, le couple Rémy instille petit à petit le doute dans l'esprit de son lecteur. Ce monde nous semble bien familier malgré ses noms exotiques, et on y reconnaît couramment des pays "réels". Cette bizarre sensation devient une quasi certitude à la lumière de certains textes, et trouve finalement son explication dans le tout dernier.

Je n'en dirai pas plus bien sûr, mais je ne peux qu'encourager la lecture de ce vieux recueil (1968) qui n'a pourtant pas pris une ride.