Critique de Shaynning
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le 23 oct. 2022
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Publié originalement en 2005, et republié plusieurs fois depuis, ce court roman fait parti de la collection Histoire & Société de la maison Oskar. Il s'inspire de faits réels, qui ont également inspiré un film, soit le Noël 1914, où des soldats de camps ennemis ont fraternisé, le temps d'un célébrer une fête commune.
Scott est un soldat écossais engagé dans l'armée britannique et comme ses camarades, vit un calvaire dans les tranchées boueuses où les menaces émanent autant des projectiles létaux que des conditions de vie exécrables. La vermine grouille, chaque mètres repris coutent en vies humaines, alors que le conflit s'enlise, bien au contraire de la guerre expéditive promise par les divers instances de l'armée. Alors que Noël est imminent, des chants sont partagés, reconnus à leur air, puisque différents de paroles. Puis, quelques soldats allemands se montrent téméraires en quittant leurs tranchées pour montrer aux soldats britanniques leurs curieux sapins surmontés de bougies. Cette soudaine envie de fraterniser prend également envie à Scott, qui va s'approcher des allemands, avec quelques autres soldats. On les interroge sur leurs kilts, on partage des vivres et même des conversations. Un match de football/soccer est même organisé, en dépit des officiers mécontents. le temps d'un Noël, les soldats se découvrent un visage humain, bien loin des idées de propagande qui circulent.
J'ai vu le film inspiré de faits similaires, entre trois camps: des allemands, des anglais et des français. Comme ce fut crève-coeur de voir ces soldats vivre l'enfer devoir ensuite assassiner leurs frères d'infortune fraichement rencontrés. C'était d'une si grande injustice de voir les acteurs principaux de cette guerre absurde bien confortablement installés dans leur tour d'ivoire tandis que les habitants de plusieurs pays s'entretuaient dans des conditions sordides. le lot de bien des guerres, mais la première Guerre Mondiale marque l'imaginaire par son étendu, son nombre de morts et les nouvelles technologies toujours plus meurtrières, comme les armes chimiques.
Scott rencontre un allemand en particulier, Kurt, un jeune homme tout comme lui, qui sait même parler un anglais fonctionnel. Ce même jeune homme qui lui explique que nos désormais emblématiques sapins de Noël sont issus d'une tradition de son pays ( Popularisés notamment par la Reine Victoria, dont l'époux, Albert, était originaire d'Allemagne). Ce même jeune homme qui a aussi une famille et qui ne souhaite pas réellement prendre part à cette guerre stupide. Scott aura gardé de lui quelques boutons échangés contre des cigarettes et du chocolat et aura même l'envie de le retrouver, près de cinquante ans plus tard, dans son Allemagne de l'Est désormais soviet.
C'est un bel hommage au visage humain dans ce qu'il y a de plus beau: l'empathie, le partage, la camaraderie, la compassion et le courage de penser par soi même. Une histoire courte, en termes clairs, mais sans détails inutilement sordides, qui comporte son petit documentaire à la fin pour mieux cerner le contexte et approfondir avec des lettres d'authentiques soldats de diverses nations. Un doc-roman en somme. Il est en autre illustré sobrement, ce qui me rappel un peu le roman épistolaire "La Grande Guerre d'Émilien". C'est donc un bel outil pour les étudiants, mais qui plaira aussi aux jeunes amateurs d'Histoire sur les guerres mondiales ( il y en a plus que je pensais!).
Pour un lectorat intermédiaire du troisième cycle primaire, 10-12 ans, mais qui peut convenir aux 8-9 ans qui s'intéressent à ce pan d'Histoire.
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Créée
le 11 févr. 2023
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