Desperate witches
La vie de 3 sorcières (la blonde, la rousse, la brune) d'une petite ville de l'est américain dont l'amitié se délite lorsqu'elles rencontrent le diable, nouvellement installé dans la...
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le 25 févr. 2011
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C'est le premier bouquin de Updike que je lis et je dois dire que je vais m'en souvenir car "Les sorcières d'Eastwick" , en plus d'avoir inspiré le film de Georges Miller sur le célèbre trio, ne peut guère laisser indifférent. Là où le film était en fin de compte drôle et insolent, le livre est bien plus sérieux et parfois acerbe.
Nos trois belles héroïnes n'ont plus de maris. Forcement : le premier a été transformé en poudre multicolore gardée dans un bocal, le deuxième fut changé en une herbe sèche qui est maintenant pendue à une poutre. Et le troisième, hé bien, il a été changé en set de table en plastique, très pratique pour poser son verre de bière. Remettre les hommes à leur place, voilà bien le rôle de ces femmes et un des nombreux objectifs de ce livre explosif. Les personnages masculins sont évoqués au second degré, en situation de fuite, de cachotterie, de suicide, racontés par les femmes, presque jamais présents. Le seul personnage masculin est le sulfureux mr Van Horn, qui séduira nos sorcières, mais est-il bien un homme?
Ce livre est un livre sur la femme, celle qui est se libère, celle qui désire, celle qui n'est pas une mère modèle, celle qui s'inquiète de ses seins, de ses appétits. Une de nos sorcière sculpte des ... vénus ancestrales.
John Updike s'amuse à placer sur le même plan les deux significations du mot "sorcière": d'un côté ses héroïnes sont bien douées de pouvoirs magiques et de l'autre elles sont bien ces " sorcières" qui effrayent le bourgeois, femmes indépendantes, sans maris, dont la liberté (et le libertinage) est un affront à la bonne société puritaine. (L'histoire se passe durant la guerre du Vietnam, mais avec le retour de flamme actuel de la bêtise machiste, le ton du livre reste d'actualité pour un lecteur moderne, je crois.) Le propos est clair et peut-être trop, car on a parfois un peu l'impression de lire une thèse au lieu d'une histoire.
Bon l'histoire est ingénieuse (et diffère sensiblement du scénario de Miller) , sexualité et féminité sont abordées avec audace, mais au-delà de la fable moderne, ce qui frappe le plus, c'est l'extraordinaire écriture de John Updike. Au début j'avoue avoir eu du mal, tant les phrases sont complexes, abordant dans leur déroulé interminable toutes sortes de sujets annexes. Ainsi en évoquant un personnage, on apprend toute sa généalogie et son histoire personnelle dans la même phrase. On parle d'un caillou et c'est toute l'histoire géologique de la planète qui s'affiche. C'est assez déroutant, je vous préviens, mais c'est aussi un superbe exercice de style. Mon titre se réfère d'ailleurs à un incroyable discours (et parabole possiblement) de Van Horn , le diable sulfureux de la fable, sur les parasites intestinaux !
Imaginatif, osé, un peu froid , et écrit d'une main de maître dans un style descriptif d'une fatigante richesse, "Les sorcières d'Eastwick" vaut vraiment le détour et vous fera regarder d'un autre oeil les femmes, les hommes et les sets de table en plastique. Recommandé, guys et guysettes !
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Mes étagères se remplissent , Ikea est content... et Mes lectures de 2015
Créée
le 26 août 2015
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