Voilà une trilogie qui débutait sous des auspices plutôt paisibles avec un premier tome un peu longuet parfois. Le second tome apporta à son tour un souffle d'une toute autre ampleur, constitué de séquences impitoyables et passablement tendues. L'intérêt du lecteur avait donc cru en conséquence.
Ce troisième et dernier volume répond parfaitement aux espoirs suscités par son prédécesseur. Notre trois compagnons, Nils, Karib et Olen, ont retrouvé leurs situations antérieures à la crise mais doivent, avec moult précautions, ne pas indiquer à leur entourage l'amnésie dont ils ont été l'objet. Dans le cas contraire, le pire peut arriver. Des séquences d'une intensité rare se succèdent alors, maintenant le lecteur haletant et avide d'en apprendre davantage. Le dernier acte peut alors s'amorcer, remontant aux origines du secret sous le sceau duquel les trois compères s'agitent fiévreusement. Le suspense et les révélations sur la machination ourdie dans le secret s'amoncellent jusqu'au terme du roman, sans faiblesse narrative d'importance. J'ai d'ailleurs dévoré en deux soirées seulement les 428 pages qui composent cet opus.
Sans tomber dans la facilité, Gabriel Katz en fait voir de toutes les couleurs à ses trois protagonistes qui ne réussissent pas tout ce qu'ils entreprennent, loin s'en faut. Ici, pas de magie surpuissante qui résoudrait une situation alambiquée d'un claquement de sort. Le monde apparaît réaliste et cruel, les personnages souffrent et le terme du récit n'est pas fait que de réjouissances.
L'épilogue quant à lui apporte un bel éclairage sur la façon dont tout s'est amorcé et le lecteur ne peut sortir que satisfait d'une trilogie enlevée.
Un triptyque qui mérite sa bonne réputation et un très sympathique détour littéraire.