À l’instar du premier volume, Ursula K. Le Guin s’abstient de grandes batailles épiques mais narre plutôt une quête introspective. C’est d’autant plus valable dans ce second tome où elle cloisonne son récit dans un lieu unique. Là où Ged avait à voyager entre les îles pour chasser ses démons, Tenar devra se libérer d’une prison à la fois physique et mentale. En effet, dépossédée de son nom par une secte vouant un culte aux ténèbres, elle est privée de sa personnalité, de sa liberté de pensée et, bien que placée à la tête du culte, n’a plus aucun pouvoir de choisir le déroulement de sa vie. Sa lutte sera donc intérieure pour parvenir à briser les chaînes qui ont été dressées autour d’elle depuis son enfance où elle a été enlevée à sa famille. L’auteure parvient, malgré quelques facilités dans le dernier acte, à la rendre passionnante notamment grâce à l’importance de décors hautement symboliques, la majeure partie du récit se passant dans un labyrinthe représentant la confusion mentale dans laquelle se situe l’héroïne.