Comme beaucoup, j'ai lu le livre après avoir vu le film qui l'a adapté, the Quiet Girl.
C'est une expérience particulièrement intéressante dans ce cas car le livre est aussi bon que le film et que son adaptation est à la fois fidèle et profondément différente.
Fidèle d'abord, car le film respecte profondément le livre. A de nombreux moments pendant la lecture, les images correspondent au texte, jusqu'à certaines lignes de dialogues ou certains détails (les morceaux de rhubarbe qui tombent par terre). L'émotion est aussi intense dans les deux médias. La tristesse de ce couple qui retrouve un enfant par procuration, de cette enfant qui découvre la joie d'avoir des parents aimants, tout cela est aussi émouvant de chaque coté.
Mais le roman ne fait que 100 pages, et le film comble habilement les trous sans dénaturer l’œuvre originale, en approfondissant la famille de l'enfant ou en nous détaillant sa vie avant l'arrivée chez ce nouveau couple. Tout cela amène de la chair au film, là où dans le texte c'est suggéré plus rapidement.
Cela n'enlève rien aux qualités du texte : celui-ci est plus sec, va directement à l'essentiel. Et surtout, alors que le film, par sa caméra extérieure aux personnages, adopte une position extérieure, le livre est raconté à la première personne par l'enfant, devenant un peu moins "la fille calme", voire silencieuse et renfermée, du film, donnant un caractère beaucoup plus personnel au livre (dont le titre original "foster" invite plutôt à prendre cette histoire pour une adoption implicite (on pourra regretter le titre français beaucoup moins signifiant)).
Lisez le livre, allez voir le film, et vous comprendrez ce qu'est une adaptation réussie qui ne trahit pas mais transpose et complète un grand texte.