J'ai beaucoup lu Irène Némirovsky, et j'ai aimé ce que j'ai lu.
Pour commencer, c'est une femme dont le destin tragique me fascine. Je ne vais pas reporter ici sa biographie, je vous invite simplement à quelques minutes de curiosité sur internet pour en savoir plus.
Pour poursuivre, son œuvre est pleine de talent. Talent de l'écriture mais aussi de la narration avec un sens du témoignage aigu, naturaliste, réaliste, touchant. Irène Némirovsky parle à nos sens, à nos émotions, elle fait mouche le plus souvent.
Irène Némirovsky est une autrice de l'entre-deux-guerres. Elle dépeint les mœurs et les us de cette période à nulle autre pareille. Cette parenthèse de misère et de faste, de convalescence, de dépression, de folie et d'émancipation.
A travers les nouvelles de ce recueil, elle donne encore une fois rendez-vous à ses lecteurs dans le Paris nocturne, populaire, bourgeois, petit-bourgeois, laborieux, fastueux. Certaines nouvelles s'éloignent de Paris pour se perdre en province mais elles n'ont pas la force d'évocation des nouvelles citadines. Irène Némirovsky nous fait entrer dans les lupanars, dans les intérieurs, dans une vie quotidienne souvent pénible. Histoires de famille, de filiation, d'amour, d'ambition, de rédemption ; les nouvelles sont variées avec parfois même une pointe de fantastique. Irène Némirovsky maîtrise l'art de la nouvelle.
Le point commun de ces douze récits ? La saveur d'une langue parfaitement maîtrisée, la richesse d'une culture protéiforme, la sincérité d'une autrice envers ses personnages. Ma nouvelle préférée est "Les Vierges" qui donne son nom au recueil et qui dresse des portraits de femmes "en vérité", faisant fi du politiquement correct d'alors.