Avec "Les vraies gens" Guillaume Meurice conserve totalement l'esprit de sa chronique satirique de "Par Jupiter !" sur France Inter. Caustique, son ton fait tour à tour rire jaune, grincer des dents mais aussi franchement éclater de rire. Il nous laisse aussi bien souvent bouche bée devant ce que révèlent ses micros-trottoirs.
"Sociologie de trottoir", voilà le sous-titre de cet "essai" qui est davantage un témoignage, voire parfois une forme de justification d'une méthode à l'audace qui ne plaît pas à tout le monde. Mais qui peut plaire à tout le monde ? Qui le souhaites, d'ailleurs ?
Forcément, après montage, on peut faire dire tout ce qu'on veut à n'importe qui et pourtant, c'est quand même sur les trottoirs, dans la rue, que se forme depuis toujours l'opinion publique. Hier essentiellement au bistrot, aujourd'hui dans les salons événementiels, sur les marchés de quartier, dans la salle des quatre colonnes de l'Assemblée Nationale, un peu partout, les propos recueillis font souvent mal à l'âme comme seule la vérité sait le faire.
J'aime bien Guillaume Meurice, je l'ai vu en spectacle il y a quelques années et il m'avait même dédicacé un rouleau de PQ, accessoire de scène qu'il avait jeté dans la salle après un exposé que le marketing et qui avait atterri sur mes genoux. J'apprécie son humour et son côté provocateur même si je n'adhère pas à tout ce qu'il pense. Cela ne l'empêchera pas de dormir de savoir qu'il n'est pas mon gourou ; je trouve son approche vraiment pertinente. Il se définit comme un clown et je pense que c'en est un très bon. D'ailleurs, son dernier roman - "Le roi n'avait pas ri" - m'attend sur ma table basse, je vais donc le découvrir chroniqueur historique après l'avoir apprécié comme chroniqueur* d'opinion publique.
*Ne lui dites surtout pas qu'il est journaliste, il pourrait vous faire une grimace et vous mettre en boîte !