Roman à l'eau bleue

Voulant commencer à m'intéresser à l'oeuvre de Duras, j'ai opté par hasard pour ce roman, afin d'être davantage surpris que pour les titres phares de l'autrice. J'ai été servi !
Tout d'abord, le mettre dans la catégorie des romans pose question. En effet, on a plus l'impression qu'il s'agit d'une pièce de théâtre romancée, avec des apparitions surprenantes de sortes de didascalies pour une éventuelle mise en scène, suggérée par l'auteur à travers l'utilisation du conditionnel.
Pour ce qui est du style, on m'avait prévenu, c'est spécial, "c'est du Duras". C'est brut, sec et direct. Ce n'est pas un style qui me rebute puisqu'il s'inscrit pleinement dans le mouvement du Nouveau Roman, qui a bousculé les codes romanesques, ce qui est une démarche que j'applaudis.
C'est l'histoire traitée qui m'a déplu. Un huis clos étouffant avec deux personnages (un homme et une femme qui sont amoureux d'une même personne mystérieuse). À l'extérieur il y a la plage et la mer, dont le bruit rappelle qu'il n'y a pas que ces quatre murs qui renferment deux êtres perdus sous une pâle lumière artificielle dans une atmosphère moite et suffocante. Ça pleure, ça rit, ça se caresse et ça s'engueule. Le tout saupoudré de dialogues naïfs.
Il n'est clairement pas recommandé de commencer à lire Marguerite Duras par cette oeuvre, d'autant plus si on ne la connaît pas du tout.