Le Grand Prix de l’académie française est très inconstant, couronnant parfois des romans un peu légers (je pense au livre "Le dernier des nôtres") et parfois des livres d’une érudition certes époustouflante mais particulièrement inaccessibles.
C’est le cas de ce livre qui raconte la succession de 4 rois différents au trône de France sur les seuls mois de juillet et août 1830. L’histoire est racontée dans un Français irréprochable, si ce n’est peut être les phrases parfois trop longues et le zèle de l’auteur à vouloir trop bien faire en créant un style parfois ampoulé. Ce n’est bien sûr pas une surprise, l’écrivain étant un pur produit de l’intelligentsia littéraire française : khâgne, Sorbonne, doctorat et agrégation, excusez du peu. Difficile d’écrire quelque chose de simple avec ce bagage j’imagine.
Cela dit, on pourra regretter la multiplication du nombre de personnages et la longueur trop importante de cet ouvrage, il n’en reste pas moins qu’on apprend beaucoup de chose, tant en vocabulaire qu’en évènements historiques. On sera surpris (pour les incultes dans mon genre) d’y voir se côtoyer Châteaubriand, François Arago, Victor Hugo, Alfred de Vigny, Stendhal et Alexandre Dumas. En parlant de Chateaubriand, l’auteur s’en prend à lui tout au long du livre, sans nous dire la raison de cet acharnement, cela m’a plutôt gêné et paru inapproprié.
Voilà donc un exercice de culture générale (et de patience) plus qu’un agréable et relaxant moment de lecture. Je pense tout de même au final qu’il s’agit d’une œuvre bien (trop) longue sur un sujet certes intéressant mais qui ne méritait pas une étude si approfondie, si pleine d’une kyrielle de détails pas forcément suffisamment pertinent pour prétendre à la postérité. Au final, ce livre aurait plutôt du s’intituler “La fuite de Charles X” puisque la majorité des 400 pages se concentrent sur ces quelques jours de Paris à Cherbourg (le livre ne traitant in fine que de 4 semaines, du 25/7 au 16/8/1830). Au final le titre est même un peu trompeur puisqu’il n’y a eu qu’un transfert de couronnes entre Charles X (suite à son abdication) et Louis Philippe.