J'ai une affection toute particulière pour Maxime Chattam et ses romans, et après avoir lu la quasi intégralité de ce qu'il publiait au fur et à mesure, j'arrive un peu à cerner l'écrivain derrière la plume, à voir la charpente de ses histoires.
Si j'avais tout particulièrement apprécié la trilogie Le Cycle de l'Homme, j'avais regretté de trouver la même rangaine dans La promesse des ténèbres, auquel manquait un souffle frais, un souffle de nouveauté.
Léviatemps réussi l'originalité de son contexte, le début du siècle dernier, l'Exposition Universelle, le Paris des quartiers fripons avec ses voyous et ses femmes de petite vertu. Pourtant, c'est bien un sentiment de lassitude qui a fait son apparition lorsque l'auteur se met une fois de plus à s'interroger sur les tréfonds de l'âme humaine, sa soif de sang, de pouvoir, de jouissance et de mort. Cette terrible impression de tourner en rond, d'avoir déjà lu les mêmes reflexions de l'auteur transposées à ses personnages, sur les mêmes sujets, dans ses précédents romans.
Chattam parvient même nettement bien que dans d'autres ouvrages à insérer ses recherches, et on ressent ça et là l'inutile étalage de ses -très certaines- longues heures de recherche documentaire sur le Paris de l'époque, qui n'apportent rien à la phrase, si ce n'est le plaisir de montrer que la recherche a été faite.
Dans le fond, l'histoire n'est pas désagréable, mais fini un peu de manière abrupte, sans faire hérisser le poil ni galoper le pouls. J'attendais beaucoup plus de ce nouveau diptyque de Chattam, qui a plusieurs égards m'a un peu déçu : face à sa frénésie de publication, devrait-on croire l'adage qui prône la qualité aux dépends de la quantité ?
Une chose reste sûre néanmoins, j'irai acheter la suite de Léviatemps dans quelques jours, un peu par fidélité, un peu par curiosité. Et un peu pour conserver l'harmonie de ma bibliothèque, aussi.