⚠️ Il est important de préciser à tout futur lecteur, future lectrice qu’il existe DEUX versions de ce livre. Une parue (entre autres) chez « j’ai lu », sortie en 1991 traduite par France-Marie Watkins et une autre parue chez Gallmeister, collection Totem parue en 2022 traduite par Marc Boulet. Ces deux versions divergent en tous points. Commençons par l’excellent « avant-propos d’un homme de lettres » qui démarre le récit. Dans la première édition, celui-ci fait 10 pages, dans la seconde, il en fait 20. Dès la première page, une très grosse coupe a été effectuée et il manque une bonne partie de la vie du narrateur. Des détails sont modifiés, d’un côté une voiture est mentionnée en tant que Pontiac, dans l’autre, elle devient une Plymouth et si l’on se penche sur la version originale, il s’agissait bien d’une Plymouth. Ces différences, je n’en ai rien su avant d’atteindre les pages 300 quand je me suis dit que j’aimerais me procurer ce livre. J’ai alors trouvé un article qui mentionnait une nouvelle traduction parce que la première comportait beaucoup d’oublis. Ma frustration a été terrible, j’ai eu l’impression d’avoir été trahie par mon nouveau meilleur ami qui m’aurait caché la moitié de sa vie (j’exagère à peine). Il m’a fallu quelques jours avant de réussir à mettre la main sur la nouvelle traduction et je me suis empressée de faire une rapide comparaison entre les deux textes. Jack Crabb, bien qu’il conserve un parler bien à lui est tout de même un poil plus littéraire dans la seconde version. Tous ces mots que je ne comprenais pas et que mon dictionnaire ne connaissait pas ont été modifiés. Les tournures complexes qui étaient parfois difficiles à suivre ont été retravaillées. Je conçois que le travail de traduction soit très difficile quand on s’attaque à une œuvre où le personnage principal n’est pas éduqué et a un langage bien à lui, cependant, je trouve ça incompréhensible que la maison d’édition qui a publié la première version française ait accepté qu’il y ait de si grandes coupes dans le texte. Il est sûrement très difficile à traduire (je ne trouve nulle par la version originale du livre, si quelqu’un a une idée pour me le procurer autre qu’Amazon, je suis preneuse !), pourtant, il me semble inenvisageable de livrer un texte incomplet et caviardé à un lecteur non informé. ⚠️
09/02/25
Il est rare que je m’attarde sur les préfaces et les « mots de l’auteur », pourtant, ici, il est primordial de se pencher dessus. L’auteur nous emmène dans SA vérité et nous plonge immédiatement dans le récit en floutant parfaitement les limites entre la vérité et la fiction. Il nous parle de son personnage et nous donne quelques clefs pour le comprendre et en profite également pour se dédouaner de son parler cavalier. Le personnage principal, dès les premiers chapitres, ne nous épargne rien. Il n’aime pas tellement les indiens à cause de leur couleur de peau, il est un peu poltron, mais rusé quand même, il n’a pas la langue dans sa poche et est très curieux de ce qui lui arrive. L’écriture très parlée me plaît beaucoup, elle est ici très bien faite.
Vivement la suite !
17/02
Je viens d’apprendre que la version que je lis (j’ai lu 1991) n’est pas la version complète de ce chef d’œuvre. Visiblement, l’original était si difficile à traduire que certains passages ont été abandonnés. Apprendre ça alors que l’on est à la page 307 est un vrai crève-cœur. Je vais donc aller me procurer la nouvelle traduction au plus vite pour reprendre ma lecture et manquer le moins possible de ce livre qui est une merveille absolue.
26/02
Les différences entre les deux textes sont trop importantes pour passer d’une traduction à l’autre, j’ai donc décidé de terminer mon livre de 1991 et d’entamer la nouvelle traduction ensuite. Cette histoire m’a emportée, même si après avoir appris cette histoire de traduction, j’ai ralenti ma lecture et ma vision sur ce livre a changé. La première partie de ce livre quand Jack est encore enfant est passionnante, ses allers-retours chez les Cheyennes étaient mes passages préférés à chaque fois. La fin sur Little Bighorn m’a semblé un peu longue et j’avais envie de voir le bout de ma lecture, d’où le 9. Pourtant, ce livre m’a marquée et restera, je pense, dans mes livres favoris.
Ce livre m’a beaucoup fait penser Catch 22, même s’ils ne parlent pas de la même période, ils ont tous deux été écrits au début des années 60 par des écrivains américains et sont sortis en 1964. Le style d’écriture, le personnage en qui on ne peut pas avoir une totale confiance, l’humour subtil qui vient nous cueillir par surprise, l’histoire qui n’en est pas vraiment une. J’ai trouvé beaucoup similarités entre les deux ouvrages qui, ce n’est sûrement pas un hasard, font partie de mes livres préférés.
Sur ce, je m’en vais commencer la nouvelle version !