Céline ou Louis-Ferdinand Destouches né le 25 mai 1894 à Courbevoie et décédé le 1er Juillet 1961...un samedi à 67 ans. Il repose au cimetière de Meudon. Roman inspiré de son passage à Londres en 1917 au service de l’armement. Rappelons que Céline fut Maréchal des logis sur le front de Flandres et volontaire pour accomplir une mission dangereuse en novembre 1914, grièvement blessé au bras et à la tête d’où une trépanation, une invalidité à 75 %, il sera décoré d’une médaille militaire. Instant de son existence ultra mouvementée, raconté dans le livre « Guerre » où il fait la connaissance au cours de sa convalescence perturbée par les bourdonnements incessants, d’une prostituée Angèle qui rejoindra un colonel d’active anglaise Purcell à Londres. Nous retrouvons Ferdinand dans le marécage des macs français à Londres qui ne sont pas tendres avec leurs protégées débarquant par lots dans la capitale britannique. Le relationnel macs -prostituées sombre rapidement dans la violence assortie d’échanges crus dignes d’un forum de charretiers. Entre la pension, les beaux quartiers en passant par les docks le long de la Tamise, l’accompagnement de nombreux personnages comme Angèle et sa sœur Sophie, nous explorons une partie des mœurs d’une époque bouleversée par le conflit lancinant et meurtrier de la première guerre mondiale. «Londres » écrit vers 1934 se révèle plus dense que « Guerre » et heureusement les petites notes de la fin livre font office de mémento des personnages appartenant à ce régiment de prostituées et de macs tandis que la traduction de certains mots argotiques aident à la compréhension et la fluidité de cette histoire ressemblant à une course -poursuite épique entre les Macs et les bourres (policiers anglais ). Certes, l’auteur insère des pauses mélancoliques et parfois familiales. « La famille, c’est un viol qui continue, guère ou pas » cite Céline. L’antisémitisme de Céline transparaît à peine car un de ses personnages les plus sympathiques « Yugenbitz » médecin juif errant des pauvres malgré un descriptif tendancieux ( « nez crochu) » est apprécié par Ferdinand d’autant que ce dernier sera initié à la médecine générale par la bienveillance et la générosité de ce compagnon de route. On apprécie ou pas le style. Sa technique littéraire du contraste ne le marginalise pas. Ses convictions ainsi que ses assertions sur les composantes de la société et des juifs en particulier l’ont repoussé jusqu’au bord du bannissement. Mais il faut être éclectique et tolérant pour apprécier n’importe quelle sorte de littérature. 

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le 12 nov. 2023

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