"Sur une terre où la plupart des natifs ont péri à cause de virus, l'épopée d'une bande de colons menant un troupeau à travers les USA naissants"
Plus fort que le western qui nous emmène à la conquête de l'ouest, plus aigu que le western crépusculaire qui regarde dans son rétroviseur (vers l'est donc), voici le nothern crépusculaire dans lequel le voyage, rythmé par les traversées de rivières, change régulièrement de latitude. Le tome 1, dans lequel nous avions rencontré une bonne partie des personnages confinés (1) dans un décor aride, s'achevant sur l'amorce d'une course poursuite haletante, c'est dans le même jet qu'on se lance dans cette suite en même temps que les cowboys découvrent les joies des herbes hautes.
Mais si ces herbes sont attendues pour engraisser le troupeau et rafraichir l'ambiance, elles cachent aussi des pièges dans lesquels plusieurs personnages auxquels je m'étais attaché périront.
Si on doit s'attendre à plusieurs descriptions de destins tragiques, de passés douloureux nous détaillant ce défi humain que fut la civilisation moderne de l'Amérique du nord, l'écriture reste simple et optimiste, et le croquis de bon nombre de personnages pourraient donner, parfois, l'impression de parcourir un Lucky Luke pour adulte.
Il me semble très important de préciser que mon titre peut avoir l'air extrêmement injuste envers les femmes qui ont, spécialement dans ce volume, une place prépondérante, non seulement dans la description de leurs labeurs, de leur beauté de caractère ou de dignité mais surtout dans l'influence exercée sur la plupart des décisions de ces cowboys, parmi lesquels Woody Call et Gus l'éclair ont l'air d'être plus expérimentés. Reste que l'expression "Boy", sensée conserver un aspect juvénile, convient parfaitement à ce genre de solitaire incapable de devenir autre chose qu'un vieux garçon. D'ailleurs, les dernières lignes sont éloquentes et grâce à ces dames, l'aventure prend fin de manière magistrale
(1) challenge confinement dans lequel je dois faire une référence à chaque critique