Louise Amour
7.4
Louise Amour

livre de Christian Bobin (2005)

Je ne connaissais pas Christian Bobin et j’ai tout juste commencé à découvrir sa plume grâce à ce livre qu’un cœur qui m’est cher à eu la bonne idée de m’offrir. “Je sais que tu aimeras”. Oh, et tu avais raison.
Cette plume, justement, est d’une beauté singulière. J’ai compris dès les premières pages, voire dès les premières lignes, qu'il s'agissait d'une prose tout à fait différente de toutes celles que j’avais pu voir avant. Bobin livre ici une histoire amoureuse toute en légèreté et poésie. Tout est finesse, beauté. C'est une ôde à la nature, à l’amour, au divin, aussi. Chaque phrase prend son temps et l'on se délecte de chaque mot, c’est là la véritable transcendance qui s’élève de ces pages à mesure qu’on les tourne.
Ce n’est peut-être pas un livre qui restera en moi sur le long terme, c’est plutôt comme un instant très joli qu’on savoure, qui nous laisse un goût délicieux une fois la dernière page lue, et qui devient ensuite un souvenir agréable. Les mots de Bobin rendent heureux, même lorsqu’ils décrivent les peines les plus immenses. Voilà donc pourquoi il représente, à mes yeux, un auteur qui vaut le détour -et que je vais m’empresser de découvrir d’avantage-, pour sa grâce et sa sublime écriture qui ne ressemble à aucune autre.

Un avant-goût pour ceux qui auraient envie d'être transportés et conquis à leur tour :
« Par ce baiser elle avait fait entrer en moi son souffle, son âme, l’esprit de son esprit ㅡ comme si, sortant de ses lèvres rondes, un voile de légères particules d’or en suspension dans l’air avait pénétré dans ma bouche, tapissant mon palais et, peu à peu, heure après heure, l’intérieur de ma gorge, de mes poumons et de mes veines jusque dans leurs extrémités les plus fines. Pendant une semaine je fus ainsi radicalement coupé du monde : pour m’atteindre ㅡ mais c’était impossible ㅡ il eût fallu traverser ce sarcophage intérieur peint à la feuille d’or dans laquelle je reposais, mes mains jointes autour du nom et de l’image brûlante de Louise Amour. »
elivile
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le 13 mai 2014

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