Le chocolat, c'est bon. Les asperges, c'est bon. Mais le chocolat aux asperges...
Je n'ai lu que ce livre de Bret Easton Ellis, et d'après ce que j'ai pu en tirer, c'est un écrivain qui a un style tranchant, vif, réaliste et un poil cynique. Et vu ce que j'ai lu sur lui, c'est une caractéristique général de son style.
C'est le premier, et probablement le dernier.
Donc ce livre nous raconte l'histoire d'un écrivain de banlieue américaine chic mais trash et déjantée, branchée et droguée. Cet écrivain mène sa vie à cent à l'heure avant d'apparemment se ranger dans une banlieue pavillonnaire calme jusqu'au jour où le fantastique, l'étrange, et l'horreur s'invitent dans sa vie, à l'occasion d'Halloween.
Le pitch ne part déjà pas bien, mais sait-on jamais, on y va !
Alors, plusieurs trucs me gênent dans ce livre, trois, pour être précis :
Déjà, l'univers de l'auteur ne me plait pas.
Je n'aime pas le cynisme. Je n'aime pas les banlieues américaines. Je n'aime pas les pavillons. Je n'aime pas l'hypocrisie. Je n'aime pas la drogue et l'argent. Je n'aime pas la vitesse. Je n'aime pas la famille avec 2,5 enfants + le chien. Je n'aime pas le souffre, et je n'aime pas le conformisme déjanté. Je n'aime pas la vanité, le nihilisme et le mercantilisme.
Et même si c'est pour s'en moquer ou pour désapprouver (je n'en suis même pas sûr), j'ai du mal à suivre 473 pages de cet univers.
Je n'y peux rien, c'est viscéral, ça n'a rien d'attirant pour moi, j'aurais du mieux me renseigner sur l'auteur, c'est de ma faute.
Les fans de Desperate Housewife s'y retrouveront, pas moi !
Dans la continuité, je n'aime pas le style "sec, détaché, froid et tranchant" de l'auteur. C'est pareil, c'est une simple question de goût, mais j'ai tendance à considérer ça comme une absence de style, ou comme quelque chose de trop agressif pour moi.
Les phrases hachées, la description froide et sans substance me donnent des envies de directement refermer le bouquin.
Déjà, ça part mal, vu que je n'aime pas les asperges.
Deuxième point, on mélange les ingrédients, et ça donne quelque chose d'immangeable.
Coller le style et l'univers de Bret Easton Ellis sur une histoire fantastico-horrifique est une horrible erreur, de mon point de vue. Ça ne va pas ensemble, et ça se ressent.
Ça n'a rien de commun, et le résultat est globalement mauvais.
Et de trois : Le chocolat est de mauvaise qualité, il est tourné, sans goût, sans texture.
L'horreur n'est pas le style de prédilection de l'auteur, et ça se sent !
Je ne connais peut être pas très bien Bret Easton Ellis, mais j'adore l'horreur, qu'elle aille de Bram Stoker à Mary Shelley, en passant par King ou Lovecraft.
Et là, c'est juste incroyablement plat et ridicule.
On se croirait dans un mauvais train fantôme. Ça ne déclenche pas un seul frisson, ça ne passionne pas, c'est un décor en carton pâte artificiel.
C'est cliché, ce n'est pas travaillé, et on pourrait sortir ça de n'importe quel mauvais téléfilm du genre.
Ce n'est peut-être pas ce qui intéresse les adeptes du style de l'auteur, mais n'achetez surtout pas ce livre pour son côté horrifique : C'est raté.
À cela s'ajoute une arrogance et une estime de soi démesurée de l'auteur, qui a tendance à légèrement m'énerver.
Toutefois, au delà de ces points qui, je le sais, sont très subjectifs, je pense que le bouquin possède de bonnes aptitudes si on l'aborde autrement.
Elles m'ont toutefois échappées tant ce dont j'ai parlé m'a tapé sur le système.
Au final, Lunar Park est un livre auquel j'aurais volontiers mis 2 ou 3 si je devais retranscrire ce que j'ai ressentis en le lisant, mais vu qu'il semble posséder des qualités objectives certaines, je lui met ma "note hermétique", c'est à dire 4.
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