Un Grenier bien à soi
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Anouk en a ras le bol. Du collège où tout va de travers, de son père qui ne donne jamais la moindre marque d’affection, de sa mère partie au bout du monde pour mener sa vie de scientifique et qu’elle voit deux fois par an. Parce qu’elle n’en peut plus, elle décide de disparaître, de se volatiliser. Sa fugue inquiète, forcément. La police enquête, ses parents et sa petite sœur sont rongés par l’angoisse, les recherches s’intensifient sans résultat. Car Anouk a trouvé la cachette idéale, une cachette à laquelle personne n’a pensé.
Une jolie variation sur le thème de la fugue adolescente, aussi originale qu’improbable. Anouk, sans s’épanouir totalement dans sa disparition volontaire, y trouve l’occasion de réfléchir, de se poser les bonnes questions sur sa situation, son avenir. Mais elle découvre aussi que les décisions qui nous font du bien peuvent rendre les autres tristes. Elle a du mal à supporter ce qu’elle inflige à sa famille alors qu’elle pensait ne pas avoir à s’en soucier. Elle comprend ce que ses proches ressentent, l’impression qu’ils lui disent : « Tant que tu ne seras pas de retour, nous ne recommencerons pas à vivre ». Pour autant, elle refuse de céder et de revenir, pour son propre bien.
J’ai trouvé ce texte fin dans sa construction et intelligent dans sa réflexion. La mère qui n’assume pas son statut, la souffrance infinie du père, la maturité de la pétiré soeur. Une famille « biscornue et rafistolée comme tant d’autres ». Et cette jolie fin, positive sans mièvrerie, porteuse d’espoir et d’avenir mais ne reniant pas une réalité bien plus complexe que les apparences ne le laissent penser : « L’humanité tout entière passe son temps à s’enfuir. Je crois que c’est le cours normal des choses ». Pas faux ma chère Anouk.
Créée
le 18 oct. 2016
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