" Je veux te donner vie. "

Ma Part d'Ombre de James Ellroy.

Un jour de juin 1958, le petit James apprend le meurtre sauvage de sa mère…

Voilà comment commence le livre d'un des auteurs considérés comme un des maitres du polar. Le livre est structuré en 4 parties bien distinctes :
- La rouquine où nous suivons l'enquête des années 50 sur sa mère.
- Le môme où nous suivons la jeunesse de James jusqu'à aujourd'hui
- Stoner où Ellroy nous raconte l'histoire du flic qui va l'aider prochainement dans le livre
- Geneva Hilliker où nous suivons l'enquête menée donc par Ellroy et Stoner durant les années 90

Etant seulement mon deuxième livre de l'auteur après Le Dahlia Noir, je ne saurai à quel moment Ma Part d'Ombre doit il être lu dans l'oeuvre général d'Ellroy, bien qu'il ne soit pas déroutant en terme de lecture malgré le style brut et la violence du contenu qui là ici est réelle. Un livre qui permet aussi de comprendre l'écrivain aussi bien d'un point de vue artistique que personnel.

En effet, l'auteur ne fait pas passer ses mots et ses pensées à travers un filtre pour aseptiser son propos, des phrases courtes, qui vont droit au but, une description détaillée des corps morts.
C'est ainsi que James Ellroy ne fait pas toujours l'éloge de ses parents ou de lui même. Il a traversé différentes étapes entre la drogue, la prison avant d'avoir la notoriété qu'on lui connait.

Bien sur, il nous raconte ou plutôt nous fait sentir sa fascination pour les crimes, les non résolus surtout, et n'hésite pas à fantasmer l'assassin de sa mère et celui du Dahlia Noir, autre meurtre cru des années 50. Plusieurs fois le lien entre les deux crimes revient, sans que le fantasme soit forcément explicite. Il écrira le roman Dahlia Noir considéré comme son chef d'oeuvre pour beaucoup de lecteurs. Dans ce livre, il écrit la vie de sa mère et de la sienne sous forme de polar.

On y découvre sa passion pour sa mère qu'il cherche à travers tout le monde, lui même se demande où va son enquête, si ce n'est en fait pour retrouver juste sa mère.

Entre déclaration d'amour ultime limite oedipienne à sa mère, les quartiers sombres de L.A, et obsession policière, un livre autobiographique très fort où toutes les émotions nous traversent, on se surprend même à rire à certains passages.