On a beaucoup entendu parler de Ma part de Gaulois, en les termes les plus élogieux, notamment à la Grande Librairie. C'est vrai qu'il y a des passages très drôles, surtout au début. J'ai retrouvé dans le style de Magyd Cherfi un petit air de Pennac. La façon dont il évoque la façon de parler de sa mère est assez savoureuse. Il parle aussi de la place du livre - inexistante, et même suspecte, dans la cité : il ne fallait pas se montrer avec un livre, sous peine de se faire insulter et sévèrement casser la figure.
Le début du roman, donc, est assez réussi, même si on sent que Magyd Cherfi a travaillé son style, au risque de paraître par moments un peu lourd. Mais ensuite, ça se gâte. Il y a des scènes (l'audition de Momo par exemple) qui traînent en longueur. Oui, on a bien compris, parce que c'est dit et répété sur plusieurs pages, qu'aller passer une audition de théâtre avec des blancs de bonne famille, pour les jeunes des cités, c'est se prendre l'inégalité sociale en pleine face.
A lire donc pour le récit de ce jeune des cités qui, malgré le quartier, malgré l'analphabétisme de ses parents, malgré les préjugés, malgré les "Les livres c'est pour les pédés", aura réussi à s'en sortir et à aider les jeunes de son quartier autant qu'il lui était possible de le faire. Cela dit, ça ne me laissera pas un grand souvenir.